Loin des soirées officielles peu reluisantes, le comité des fêtes de la paisible ville d'El Kseur a marqué de son empreinte les soirées ramadhanesques 2010 par un programme riche et varié. Le constat est fait par tout le monde, les citoyens en premier, autorités locales et de wilaya ainsi que les responsables censés présider aux destinées de la culture à Béjaïa: la paisible commune d'El Kseur est de loin la ville la plus animée durant les nuits ramadhanesques de la capitale des Hammadites. Une fois de plus et de la manière la plus modeste possible, le comité des fêtes de cette paisible ville, malgré le peu de moyens matériels et humains en sa possession, comparativement à ce que possèdent les grandes communes de la wilaya de Béjaïa, a prouvé à qui veut s'en rendre compte ou plutôt l'entendre, que la culture se cultive loin des bureaux de l'administration et surtout sans tambour battant. Ne dit-on pas «mieux vaut convaincre que contraindre»? La volonté ne peut être provoquée sans l'amour de l'activité. L'adage de «l'homme qu'il faut à la place qu'il faut» est désormais loin d'être une réalité sur le terrain. Loin des habitudes ancrées dans cette belle ville d'El Kseur, dont le gros menu des soirées était fait de causeries religieuses, sorties, parties de loto et autres jeux de cartes au café, le comité des fêtes, à sa tête M Akour, vice-président à l'APC chargé des affaires sociales, a hissé sa ville au rang des grandes cités en matière d'animation culturelle et artistique en ce mois sacré. Au chapitre artistique, notons un riche programme d'animation des soirées ramadhanesques avec au menu des conférences-débats, des représentations théâtrales, des projections de films documentaires, des concerts musicaux et des spectacles donnés sur les différentes scènes réservées à des chanteurs de renom qui ont fait jalouser les habitants de la ville de Yemma Gouraya et des autres régions de la wilaya. Le bal des soirées musicales a été ouvert par El Hasnaoui Amechtouh qui a laissé une très bonne impression comme à chacun de ses passages. Les soirées suivantes ont connu des concerts avec d'autres chanteurs et pas des moindres, à l'instar de Abdelkader Bouhi, Sofiane Atout (le petit Matoub), Saïd Yefnayen, H'sinou, Fadeli, Bélaïd Branis, Karim Tiziouar et autre Ferhat Hamdi, Djaâfer Ouaïchouche et Hacen Ahrès. Amour Abdenour, l'enfant terrible de la chanson kabyle de la basse Kabylie, qui refuse pourtant de se produire, a été aussi l'hôte de la ville grâce au savoir-faire et la concurrence du comité des fêtes. En outre, de grands noms de la chanson kabyle étaient au rendez-vous. Le plus coté est incontestablement le maître de la chanson chaâbi kabyle, Akli Yahiatène qui s'est produit la soirée du 5 septembre à partir de 22h. Ce concert a constitué le top qui a drainé la grande foule comme à chaque sortie du maître. Le stade communal de la ville s'est avéré exigu pour contenir la grande foule venue des quatre coins de la wilaya. En dépit de ses 75 ans, Akli Yahiatène n'a rien perdu de sa belle voix ni de sa verve sur scène, il était tout simplement égal à lui-même, comme d'habitude. Il a surtout su rester très modeste comme ont tenu à en témoigner les membres du comité des fêtes, à leur tête le président, Kamel Akour: «Il nous a vraiment fait honneur, c'est un homme hors du commun et d'une modestie inégalable. Il était modeste sur tous les plans malgré sa renommée.» Les trois dernières soirées ont été réservées aux deux enfants de la ville qui ont marqué la vie artistique: Kaci Boussaâd avec Louiza d'un côté, et Mokhtar Achouri, pour clôturer la série de galas des nuits ramadhanesques. Par ailleurs, ces soirées se poursuivront dans les différentes salles de spectacles de la ville de Yemma Gouraya et les autres régions de la Soummam et du Sahel et ce, jusqu'au jeudi 9 septembre qui verra se produire des chanteurs. Un gala de solidarité est programmé pour ce soir dans la commune de Sedouk au profit de Khemila Madjid, un rescapé d'un accident de la route lors du fameux match Algérie-Rwanda.