Le président de la République a relevé un bon nombre de défaillances et il a fait, surtout, des observations critiques à ses ministres. Durant tout le mois de Ramadhan, le président de la République a passé sous la loupe le rendement de ses ministres. Examens, résultats, remarques et surtout instructions. Ce test oral a concerné la quasi-totalité du gouvernement. A l'issue de chaque audience, le chef de l'Etat ne cachait pas sa satisfaction quant aux progrès réalisés dans les différents secteurs. Ce qui n'a pas empêché, toutefois, le Président Bouteflika de relever un bon nombre de défaillances et surtout de faire quelques remarques à ses ministres. Les exemples ne manquent pas. En présidant la réunion d'évaluation consacrée au secteur de l'Intérieur et des Collectivités locales, le chef de l'Etat a relevé le manquement constaté au niveau de la qualité du service des collectivités locales. Le chef de l'Etat a insisté, ainsi, sur la nécessité de mettre en place un service public de qualité, soucieux du respect et de la considération des citoyens. L'instruction du président de la République intervient après avoir constaté que le fossé ne cesse de s'élargir entre l'administration et l'administré. Le chef de l'Etat a relevé, également, l'absence de communication entre le citoyen et ses responsables locaux. Dans le même secteur, le respect de la loi fait défaut. Outre le département de l'Intérieur, celui des Transports a eu, quant à lui, sa part de remarques. Le premier constat amer du chef de l'Etat a trait au non-respect des délais de réalisation des grands chantiers et la concrétisation des projets ambitieux initiés. M.Bouteflika a ordonné au ministre des Transports, Amar Tou, de mener «à terme et dans les délais l'ambitieux programme ferroviaire retenu pour le pays», allusion au métro d'Alger, aux différents projets de tramway. Même constat et même remarque concernant le transport urbain. L'anarchie et l'abus qui caractérisent le transport urbain ont fait objet de critiques de la part du chef de l'Etat qui a évoqué la qualité du service «archaïque» qui assure le transport des voyageurs dans les grands villes de l'Algérie. Les actions entreprises dans le secteur de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication ont été passées au crible. En rappelant les efforts déployés par l'Etat pour assurer un développement rapide et surtout la généralisation des TIC, le chef de l'Etat a déclaré avec des sous-entendus que les réalisations sont en deçà des moyens mis en place et surtout des attentes des citoyens et de l'Etat. Le secteur de l'Agriculture n'a pas été épargné. La production nationale est loin d'assurer à l'Algérie une autosuffisance à même de diminuer de la facture des importations. D'ailleurs, le contrôle du marché est le maillon faible du secteur du commerce. Les phénomènes de la fraude, de la contrefaçon et pratiques déloyales, la détérioration de la qualité des biens et services mis sur le marché ont été évoqués par le chef de l'Etat. Dans le secteur de la Santé, M.Bouteflika a touché les vrais problèmes dont souffre le service public. Il a relevé l'insatisfaction des citoyens quant aux services assurés dans les hôpitaux. Afin de mettre fin au mécontentement général, le chef de l'Etat a ordonné à son ministre d'assurer une amélioration qualitative constante. Pour le même secteur, le chef de l'Etat a pointé du doigt la production nationale du médicament qui n'arrive toujours pas à connaître un boom. En ce qui concerne le secteur de l'Education nationale, le président de la République a constaté la défaillance de la généralisation des ressources qu'offrent les nouvelles technologies de l'information et de la communication. Le secteur ne profite pas pleinement des opportunités qu'offre la technologie d'aujourd'hui. La formation en qualité reste le talon d'Achille de l'Enseignement supérieur. Les remarques sus-énumérées ne sont qu'un échantillon des observations faites dans les coulisses du Palais d'El Mouradia.