Des bagarres générales et à couteaux tirés ont eu lieu au niveau des guichets de l'état civil. Si les employés de l'état civil de la mairie de Tizi Ouzou ont trouvé la protection dans les services de sécurité, il n'en est pas de même pour ces milliers de citoyens qui y affluent quotidiennement. Les premiers qui ont observé une grève pour réclamer des conditions de travail sécurisées semblent être entendus. La réponse à leur principale doléance n'a pas tardé à venir. Mais, pour les citoyens, victimes de la plus exécrable bureaucratie en Algérie moderne, l'attente risque de durer encore des lustres. Après quelques manifestations «violentes» dues à certaines pratiques rétrogrades et immorales, la réponse est vite tombée. Subir l'une des bureaucraties les plus machiavéliques du siècle ou récolter quelques coups de matraque pour incivilité et outrage aux bureaucrates, la messe est donc dite. La bureaucratie est inamovible. Elle va faire long feu à Tizi Ouzou. En effet, la mairie de Tizi Ouzou a connu un mois de Ramadhan des plus troublés. Des bagarres générales et à couteaux tirés ont éclaté au niveau des guichets de l'état civil. Des employés de ce service dont l'image a acquis une réputation des plus «légendaires» ont été agressés et blessés. Des citoyens ont également été agressés sur les lieux. Une situation d'anarchie carrément aux antipodes du mot état «civil». Des milliers de témoignages de citoyens réellement lésés dans leurs droits les plus élémentaires évoquaient des insuffisances et des dépassements injustifiables commis au niveau des guichets. Le plus caractéristique est sans conteste l'indisponibilité des formulaires d'actes de naissance. En effet, des citoyens ont témoigné être venus des wilayas limitrophes pour se faire établir des documents, mais à leur étonnement, les formulaires n'étaient pas disponibles à la mairie de Tizi Ouzou. Cet argument a fini, avec le temps, par s'user devant son absurdité. Alors que des citoyens n'ont besoin que de quelques minutes pour se voir envoyer des documents similaires, de France, d'autres passent des mois à attendre au guichet à Tizi Ouzou. Cette même situation a engendré, par voie de conséquence, des pratiques plus accablantes pour le citoyen lambda. Aujourd'hui, il est, en effet, de notoriété publique, que la meilleure voie pour l'établissement d'un document n'est autre que le «piston ou la connaissance». Pourtant, des tentatives de modernisation de ce service ont été lancées. Elles n'aboutiront pas pour de mystérieuses raisons. L'informatisation qui est un moyen approprié pour désengorger l'état civil, devient une tâche insurmontable à la mairie de Tizi Ouzou. La décentralisation de ce service avec la création d'antennes est chose aisée mais à Tizi Ouzou, elle est une mer à boire. Une seule chose semble facile: obliger le citoyen à subir le diktat des bureaucrates, même par la force.