Un spectacle qui se veut un premier jalon d'un pont culturel méditerranéen pour sceller un accord artistiquement viable. «Je suis au service de la danse en Algérie», avait-il affirmé en mai 2009 lorsqu'il était venu se produire pour la première fois à Alger en compagnie de sa femme avec son spectacle Allegoria Stanza. «Ce ne sera pas un coup d'éclat mais une action qui s'inscrit dans la durée», avait-il confié. Récompensé la même année du Prix du Meilleur danseur international, décerné par Movimentos Danse Prize, nous l'avons revu et découvert aussi dans le spectacle Mama ayant clôturé en beauté le Festival culturel panafricain en juillet 2009. Un spectacle haut en couleur conçu par Farid Aouameur sur des danses chorégraphiques du danseur et chorégraphe émérite, Sofiane Abou Legraâ. Chose promise, chose due. C'est donc tout naturellement que notre danseur revient au coeur des origines, son pays avec un nouveau cadeau, un nouveau spectacle. Ce dernier intitulé, Nya sera donné en première mondiale le 18 septembre prochain, puis les deux jours suivants au grand public, au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi, à partir de 19h. (Notons que les invitations sont à retirer au TNA et au Centre de documentation de l'Aarc). Nya est l'aboutissement d'une idée qui a vu le jour lors de la cérémonie de clôture, à l'Atlas du 2e Festival panafricain d'Alger. La chorégraphie de ce spectacle, signée par Sofiane Abou Lagraâ, avait permis d'envisager avec le ministère de la Culture des perspectives de développement de la danse contemporaine. De là, est né le projet du Pont culturel méditerranéen destiné à développer cet art en Algérie en créant, notamment une cellule de danse contemporaine au sein du Ballet national algérien. Ce programme triennal algéro-français, s'articule autour de la compagnie La Baraka, créée en 1997 à Lyon par Sofiane Abou Lagraâ, qui dispose aujourd'hui d'une renommée mondiale. Fils d'un ouvrier algérien émigré, cet artiste a acquis une maîtrise élevée qui lui a valu d'autres distinctions. Sofiane Abou Lagraâ a signé de prestigieuses chorégraphies dans le monde. En 2006, le ballet de l'Opéra de Paris lui a commandé une création, Le Souffle du temps, pour 21 danseurs dont trois étoiles. Il est assisté par sa femme, Nawal Abou Lagraâ qui est aussi une danseuse accomplie au parcours international établi ainsi qu'une pédagogue. La création de la cellule de danse contemporaine du Ballet national algérien est aujourd'hui une réalité, nous affirme-t-on. En janvier 2010, un casting national a regroupé environ 400 jeunes lauréats de toutes les régions. Une douzaine d'entre eux ont été retenus et ont bénéficié, depuis, d'une formation intensive en danse classique et contemporaine ainsi qu'en yoga, assurée par Nawal Abou Lagraâ et cinq autres professionnels de la compagnie La Baraka. Sofiane Abou Lagraâ a conçu le spectacle Nya pour la première apparition de la cellule de danse contemporaine du Ballet national algérien. Le spectacle s'articule en deux parties accompagnées des chants de Houria Aïchi puis du fameux Boléro de Ravel. Après la première mondiale à Alger, le spectacle Nya ira se produire à la Biennale de danse contemporaine de Lyon avant d'entamer une tournée européenne, nous apprend-on. Spectacle en deux parties pour dix danseurs, Nya se veut ainsi le premier qui illustre parfaitement bien ce travail d'échange du projet Pont culturel Méditerranéen. Pour en savoir plus, une conférence de presse sera donnée ce matin, à 10h par le danseur Sofiane Abou Legraâ et Mustapha Orif, directeur de l'Agence du rayonnement culturel (Aarc), partenaire de cet événement à la villa Abdelatif afin de parler du spectacle et pour informer du programme de l'Aarc. Une entrée qui s'annonce riche culturellement pour l'Aarc.