Le moratoire sur la colonisation israélienne en Cisjordanie pèse sur les négociations de paix avec les Palestiniens. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas, se sont retrouvés hier en présence de la secrétaire d'Etat à la résidence du Premier ministre israélien à Jérusalem pour de nouveaux pourparlers de paix, au lendemain d'une précédente série de discussions à Charm el-Cheikh (Egypte). Tous deux sont sérieux dans leur volonté de parvenir à la paix, a assuré à Jérusalem, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Ils entrent dans le vif du sujet et ont commencé à aborder les questions-clés dans des discussions en face-à-face, a affirmé Mme Clinton après une rencontre avec le président israélien Shimon Peres avant une nouvelle série de pourparlers de paix. «Je crois qu'ils sont sérieux dans leur volonté de conclure un accord (...) Le temps est venu pour cela et ils sont les dirigeants que les Etats-Unis soutiendront pour prendre les décisions difficiles, a ajouté Mme Clinton en référence à MM. Netanyahu et Abbas. A Charm el-Cheikh, c'était un début. «Tâchons de faire ce qui peut être accompli. Il faut être sérieux pour trouver la paix, les dangers sont sérieux. Cela peut et doit être accompli», a pour sa part insisté M.Peres. Les rencontres de Charm el-Cheikh ont donné lieu à des discussions sérieuses sur des questions de fond, a déclaré l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, qui accompagne la secrétaire d'Etat, mais sans faire état de progrès tangible. Mme Clinton a également rencontré le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, son collègue des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, très sceptique quant au processus en cours, ainsi que le Premier ministre de l'Autorité palestinienne, Salam Fayyad. Le moratoire sur la colonisation israélienne en Cisjordanie, dont l'expiration fin septembre pèse sur les négociations de paix avec les Palestiniens. C'es un gel partiel décrété par le gouvernement israélien sous pression américaine pour favoriser la reprise du dialogue. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a fait adopter le 25 novembre 2009 ce moratoire d'une durée de dix mois. La date exacte de son expiration a donné lieu à quelques flottements, les responsables politiques israéliens et les organisations de colons retenant le 26 septembre, alors que l'armée israélienne se réfère à l'ordre militaire 1653, publié le 26 novembre 2009, qui fixe l'échéance du 30 septembre. Les Territoires occupés relèvent de l'armée et c'est le ministère de la Défense qui donne en dernier ressort son feu vert aux mises en chantier. Le moratoire porte sur les implantations de Cisjordanie, où habitent quelque 300.000 colons israéliens mais pas sur les milliers de chantiers déjà engagés auparavant ni la construction des bâtiments publics, comme les écoles et les synagogues. Surtout, il ne concerne pas Jérusalem-Est, considéré comme un territoire occupé par la communauté internationale qui n'a jamais reconnu son annexion par Israël en juin 1967, et où vivent quelque 200.000 Israéliens, en grande majorité dans des quartiers de colonisation. En juin, le mouvement israélien anticolonisation La Paix maintenant avait indiqué dans un rapport que le moratoire n'aurait eu aucun effet réel s'il s'arrêtait comme prévu au bout de 10 mois, en raison des nombreuses constructions lancées par les colons en prévision de cette décision. Les statistiques officielles montrent une hausse de 33% des mises en chantier dans les colonies au quatrième trimestre 2009 par rapport au troisième trimestre (de 447 à 593), selon ce rapport. Au moins 2000 logements peuvent être construits dans les colonies dès l'expiration du moratoire sans autre approbation du gouvernement.