Mettant en exergue la morosité générale, le ministre de la Jeunesse et des Sports a sommé les acteurs associatifs à plus de modestie. Le mouvement associatif «souffre d'un problème épineux d'organisation, de méthode et de gestion» a estimé le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, jeudi dernier, à Aïn Témouchent où il a effectué une visite de travail. Le ministre s'exprimait devant les représentants d'associations de jeunes dans une rencontre organisée à la salle de conférences de l'APW de la même wilaya. «On ne peut pas avancer en gaspillant notre argent et notre énergie», a répondu le ministre aux intervenants ayant soulevé les problèmes relatifs à l'insuffisance de subventions, le manque de sponsors, des moyens de transport et l'accumulation de dettes. «L'Etat ne peut pas financer 70.000 associations existantes», a déclaré, sans concession, le premier responsable du département de la jeunesse et des sports. Sachant que 5000 clubs de diverses disciplines dont 1600 en football, sont confrontés au même genre de problème. Si l'effacement ou le paiement des dettes des associations sportives n'est pas envisagé puisque selon le ministre, cela «est le fruit de la mauvaise gestion», en revanche, le ministre s'est engagé à doter avec son homologue de la Solidarité nationale, chacune des direction des affaires sociales (DAS) d'un «pool de bus». Ces véhicules seront destinés «à prendre en charge les déplacements des clubs ´´nécessiteux´´ ou qui en auront besoin», selon le ministre. Par ailleurs, «les clubs professionnels se verront accorder des bus», a encore fait savoir Hachemi Djiar. Outre le tarissement des sources de financement dont le maintien relèverait d'un «saupoudrage» selon le ministre, le budget d'équipement du secteur de la jeunesse et des sports «est revu à la baisse de 42 milliards de dinars», a regretté M.Djiar. En plus du financement systématique des écoles de formation sportive, le lancement des conseils sportifs communaux, le département de la jeunesse et des sports envisage de créer des académies sportives au niveau de chaque wilaya. Mettant en exergue la morosité générale caractérisant le mouvement associatif en général et particulièrement les associations de jeunes, Hachimi Djiar a sommé les acteurs associatifs à plus de modestie. «Il faut d'abord commencer par le commencement. S'occuper de la lutte contre la consommation de la drogue, un danger public ravageant le corps social, et notamment l'animation des quartiers qui fait défaut», a-t-il signifié. Ces actions de proximité sont les seules «à même de donner envie à nos jeunes de fréquenter les maisons et foyers de jeunes comme elles entrent dans le cadre de la formation», a-t-il ajouté. Le sport féminin n'est pas en reste puisque le ministre a promis «de consacrer un programme national pour les activités féminines». A travers ce programme, le ministre de la Jeunesse et des Sports compte permettre à la gent féminine d'accéder aux Maisons de jeunes et les offices des activités de jeunes (Odej). A cheval sur le créneau de la formation, le ministre a affirmé qu'une commission nationale planche sur la mise en place du système national de formation. «Désormais, on est passé à la phase de partenariat avec le mouvement associatif car le rôle des pouvoirs publics n'est pas seulement d'assurer des subventions», a indiqué avec une dose d'optimisme, le ministre. A ceux qui dénonceraient le phénomène de «piston» ou discrimination entre fils de riches et pauvres, le ministre a rassuré que la solution réside dans le professionnalisme. «La mise en place de mécanisme national de détection et le système national de formation, ainsi que le professionnalisme pourront venir à bout du piston», a-t-il expliqué. Dans ce contexte, le ministre a indiqué qu'aux «3 lycées sportifs existants d'autres verront le jour». Mais aussi, l'Ecole nationale de football de Sidi Moussa sera lancée incessamment. Par ailleurs, le périple du ministre l'a conduit à travers pas moins de 10 communes et une vingtaine de sites de la wilaya de Aïn Témouchent. Dans sa visite le ministre a inspecté des projets de réalisation de maisons de jeunes, salles omnisports (OMS), auberges de jeunes, camps de jeunes, complexes de proximité ainsi qu'un projet de réalisation d'une base nautique à Chegroune.