Les mesures prises dans le cadre de la LFC 2010 et dans celle de 2009 ne facilitent pas l'investissement des PME bavaroises en Algérie. La loi de finances complémentaire 2010, tout comme celle de 2009, constitue un frein majeur aux investissements étrangers en Algérie. La ministre déléguée de l'Economie, des Infrastructures, des Transports et de la Technologie de la Bavière (Allemagne), Katja Hessel, n'a pas manqué de le mentionner mercredi dernier, lors d'une conférence de presse organisée autour de sa visite de travail en Algérie. «J'ai évoqué lors des entretiens que j'ai effectués, aujourd'hui, (mercredi, Ndlr) (avec des responsables du gouvernement) la loi de finances complémentaire 2010», a-t-elle indiqué concernant les nouvelles mesures régissant le marché algérien dans lequel évoluent les entreprises étrangères. La ministre déléguée de l'Economie de la Bavière en visite en Algérie les 15 et 16 septembre derniers, avait rencontré des responsables de trois ministères: celui de l'Energie et des Mines, celui des Transports et celui des Ressources en eau. «On a parlé d'une façon générale de l'intérêt que portent les entreprises allemandes et bavaroises à certains projets. On a parlé avec chaque ministère des grands projets d'investissements et d'infrastructure qu'il compte réaliser», a-t-elle précisé concernant les entretiens qu'elle a eus avec les responsables desdits départements. «Au ministère des Ressources en eau, on a abordé le domaine de l'assainissement. Il y a 24 stations d'épuration d'eau qui seront réalisées et 19 grands barrages qui vont être construits dans les quatre années à venir», a-t-elle indiqué, à titre d'exemple. Katja Hessel a précisé qu'il était aussi question, lors de ses entretiens avec des responsables du gouvernement, de «définir clairement les conditions de base pour un engagement durable des entreprises bavaroises et allemandes dans le marché algérien», a-t-elle fait noter. Mme Hessel a tenu à expliquer la réticence qu'éprouvent les petites et moyennes entreprises bavaroises, désireuses d'investir dans le marché algérien. Pour elles, la cause est, bien évidemment, les conditions prédéfinies par les nouvelles lois. «En Allemagne, les entreprises sont un peu plus rigides concernant le cadre légal et la fiabilité du cadre légal dans lequel elles agissent. Donc si celui-ci n'est pas très clair et totalement transparent, elles seront plus réticentes que d'autres entreprises», a-t-elle souligné. Favorable ou défavorable? L'intervenante dira simplement, pour ce qui est du climat des affaires en Algérie, que «les mesures prises dans le cadre de la LFC 2010 et celle de 2009 ne facilitent pas l'investissement des PME bavaroises dans le marché algérien. Elles sont, au contraire, à l'origine de certaines difficultés», a-t-elle affirmé. L'une des conditions que Mme Hessel a évoqué, au cours de la conférence, est la règle des 49%/51%, qui stipule que toute entreprise étrangère voulant investir en Algérie doit céder 51% des actions à un partenaire algérien. «Cela veut dire qu'une PME bavaroise voulant s'engager dans le marché algérien, n'aura pas le contrôle sur l'argent qu'elle investit», a-t-elle précisé. La chose qui «justifie» la prudence des investisseurs allemands et bavarois par rapport à l'Algérie. Mme Hessel rappellera, dans ce sens, que le problème du nouveau cadre législatif imposé par la LFC 2009 a été déjà exposé lors de sa visite, l'année dernière, en Algérie. Elle avait abordé alors les contraintes et les difficultés qu'engendraient les mesures contenues dans la loi de finances complémentaire 2009. Ces textes ont été, d'ailleurs, sévèrement critiqués par l'ensemble des investisseurs étrangers en Algérie.