Des Américains, des Polonais, des Allemands, des Brésiliens et des Français veulent leur part du gâteau... Attirés par l'odeur des pétrodollars et par un marché encore peu exploité, plusieurs délégations d'hommes d'affaires viennent pour prospecter le marché et tâter le terrain en Algérie. A l'initiative de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci), près d'une quinzaine de chefs d'entreprise polonais seront à Alger mardi prochain. Cette importante délégation qui compte parmi ses membres des représentants de la Chambre de commerce polonaise (KIG), organisatrice du voyage, effectuera des visites de travail à Alger, mais aussi à Oran et à Annaba. Certaines grandes sociétés ont d'ores et déjà, fait part de leurs «desiderata». A l'image de la Pgnig SA. Considéré comme l'un des plus grands groupes gaziers en Pologne, Pgnig SA a fait part de l'intérêt qu'il porte pour l'acquisition de participations dans des gisements découverts et de concessions de recherche sur le territoire national. La visite des hommes d'affaires américains, organisée conjointement par la représentation diplomatique algérienne à Washington et par le Conseil d'affaires algéro-américain Usabc est, quant à elle, programmée du 25 au 30 du mois en cours. Une cinquantaine de représentants de grandes compagnies, mondialement connues, seront à Alger pour effectuer plusieurs rencontres. Ils prendront contact avec leurs homologues algériens, mais aussi avec des responsables de différents ministères. Mercredi dernier, la ministre déléguée de l'Economie de Bavière (Allemagne) a eu des entretiens avec des responsables algériens en vue d'entrevoir les possibilités d'intensifier la coopération algéro-allemande. Le même objectif a été tracé par le ministre brésilien de l'Industrie, du Développement et du Commerce extérieur qui est venu avec une délégation de près de 14 entreprises brésiliennes. Des personnalités politiques sont également attendues en Algérie. Elles auront pour mission de déblayer le terrain devant les chefs d'entreprise de leur pays. La visite de la secrétaire d'Etat française chargée du commerce extérieur, Anne-Marie Idrac, a été justement programmée dans ce cadre. Mme Idrac sera à Alger pour 48 heures, à partir d'aujourd'hui. Ce voyage donnera un nouvel élan aux relations commerciales qui ont été, quelque peu affectées par des différends politiques entre Alger et Paris. Elle préparera, dans ce sens, le terrain à l'ancien Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin, désigné par le président de la République française, Nicolas Sarkozy, et dont la visite est attendue avant la fin de l'année. Mme. Idrac aura des entretiens avec trois départements ministériels, à savoir, celui des finances, du commerce et celui de l'industrie afin de relancer ces relations économiques. Les réunions de travail qu'elle aura porteront, en somme, sur le développement des investissements français en Algérie. Ces multiples déplacements de chefs d'entreprise étrangers représentent de grandes potentialités d'investissement pour l'Algérie. Cependant, elles risquent de demeurer encore et pour longtemps à l'état de potentialités justement. L'attractivité du marché algérien, que ce soit dans le domaine des travaux publics, des ressources en eau, des transports, des hydrocarbures ou dans d'autres secteurs d'activité, est incontestable. Mais, cette attractivité du marché a été profondément entamée par les mesures protectionnistes qui ont freiné les investissements étrangers en Algérie. Les nouvelles mesures inscrites dans la loi de finances complémentaire pour 2009 et entérinées dans celle de 2010 ont rébuté des pays partenaires de l'Algérie. Nombre d'entreprises et de représentations diplomatiques ont tenu à exprimer leur désarroi, quant à cette nouvelle politique économique. Cette réticence dont font preuve certains investisseurs serait également suscitée par les nombreux scandales de corruption liés à de grands projets d'infrastructures en Algérie.