L'entreprise britannique, qui a équipé le port d'Arzew, était poursuivie aux USA pour une affaire de corruption et tricherie dans les travaux. Malgré leur ingéniosité et leur éloquence dans leurs réponses, les huit cadres de la Société des transports des hydrocarbures, filiale de Sonatrach, n'ont pas échappé aux griffes du représentant du ministère public près le tribunal d'Arzew. En effet, huit ans de prison ferme est la sentence requise, tard dans la nuit de lundi à mardi, par l'avocat général du tribunal d'Arzew contre huit cadres de la Société des transports des hydrocarbures (STH) accusés d'avoir conclu une transaction commerciale douteuse avec un fournisseur britannique et ce en violation du Code des marchés publics et surfacturation. Le verdict est renvoyé à lundi prochain. Epoustouflant a été le procès qui a tenu en haleine les huit accusés, leurs familles et leurs avocats. L'affaire porte le sceau d'un contrat douteux, passé suivant le mode du gré à gré avec un montant de 21 millions d'euros. Les clauses du marché stipulent l'équipement, en urgence du port pétrolier d'Arzew en flexibles de chargement des navires. Huit cadres se sont relayés, tour à tour, à la barre, chacun des accusés apportant sa version des faits tout en présentant un seul argument: le contrat a été passé au titre de l'urgence conformément à la réglementation. D'autant que la situation du port pétrolier d'Arzew était précaire; une menace réelle d'une catastrophe le guettait, ont indiqué plusieurs accusés, à leur tête Mekdad Nabil, directeur général de la STH qui a expliqué que les flexibles de chargement du pétrole étaient vétustes tandis que l'éventuelle explosion semblable à celle de Skikda (fin 2003) menaçait toute la région. Lui emboîtant le pas, le reste des accusés ont été unanimes à défendre l'idée soutenue par leur directeur général tout en se référant à la circulaire de Chakib Khelil, stipulant la ratification des contrats dans des situations d'urgence A la recherche de la vérité, le président de tribunal a axé ses interrogations sur les modalités et circonstances qui ont accompagné la ratification du marché avec une société américaine dans des conditions opaques. D'autant que ladite société était poursuivie aux USA pour une affaire de corruption et de tricherie dans les travaux réalisé aux USA, causant à ce pays un préjudice financier de 100 milliards de dollars. Le directeur général de la STH, a expliqué que malgré les condamnations prononcées par les instances judiciaires américaines contre la société britannique, cette dernière était la mieux placée pour rafler le marché vu qu'elle répondait au cahier des charges et conditions techniques exigées par la Société des transports des hydrocarbures. Et d'ajouter, que le choix porté sur la société britannique a été décidé par une commission technique et ce après une longue évaluation des offres formulées par une entreprise italienne et une autre nationale. Le contrat ratifié en 2007 a été motivé par plusieurs raisons après que le directeur général ait été destinataire d'un courrier, le sommant de passer au peigne fin la situation des flexibles de chargement des pétroliers, a indiqué Mekdad Nabil, ajoutant que le constat établi a été alarmant compte tenu de la vetusté des flexibles et la menace d'une catastrophe qui pesait sur toute la région. Balayant d'un revers de la main toutes les explications fournies par l'ensemble des accusés, l'avocat général ne s'est pas laissé bercer par l'idée d'urgence et la menace qui pesait sur la région soutenues par les accusés et leurs avocats alors que le contrat a été conclu 17 mois après le lancement de l'avis d'appel d'offres.