Ce conflit syndico-syndical a été à l'origine du blocage des négociations entamées autour de questions liées aux augmentations des salaires et des primes. Le Conseil syndical du complexe sidérurgique d'ArcelorMittal Annaba, veut couper l'herbe sous les pieds du Conseil de participation (CP), dont «la légitimité est remise en cause», tient à souligner le syndicat de l'entreprise. Aux dernières nouvelles «le conseil syndical d'entreprise, issu des élections de juillet 2009 procédera au renouvellement de son secrétaire général et de son bureau exécutif par bulletin secret. Le jour suivant sera consacré à l'élection du président et les membres de bureau du Conseil de participation par les délégués du personnel membres de l'assemblée générale du CP», rapporte un communiqué du syndicat. Il est clair que ce rebondissement dans le conflit prévalant à ArcelorMittal Annaba est venu dans le sillage de la tentative d'obstruction du siège du syndicat par le groupe de CP. «Ce groupe est en train d'utiliser la violence pour bloquer le processus de négociation», est-il relevé dans le même document émanant du syndicat qui a porté plainte, adressée auprès du procureur général près le tribunal d'El Hadjar contre le Conseil de participation. Cette plainte portant le sceau du conseil syndical est «paraphée par les responsables syndicaux dont le secrétaire général et six autres membres du bureau exécutif contre sept membres du conseil syndical ainsi que leurs partisans», note-t-on sur le document transmis à notre rédaction. «Mercredi dernier, alors qu'un groupe de syndicalistes se dirigeait vers le siège du syndicat pour l'ouvrir, un autre groupe de membres de CP accompagnés de leur sbires, armés de gourdins et de barres de fer les en ont empêchés», peut-on lire également dans la déclaration rendue publique par le syndicat. L'actuelle plainte déposée mercredi dernier est précédée par une autre datant du 23 août dernier. La requête du syndicat rappelle que «cette dernière déposée contre le même adversaire pour le même type de violence est restée sans suite». Les deux organes exécutifs à savoir le CP et le syndicat de l'entreprise qui seront élus, «auront une légitimité réaffirmée à même de barrer la route aux opportunistes qui prônent le leadership par la violence», est-il écrit dans la même déclaration. C'est à cette condition que le syndicat pourra oeuvrer à la concrétisation de la plate-forme de revendications, votée unanimement lors de la grève du 21 juin dernier et réitérée dans le PV du 11 juillet dernier, signé par la direction générale et le syndicat concernant le dialogue social, la négociation des dossiers des primes et indemnités, salaires et la nouvelle convention collective de l'entreprise. Pour rappel, ce conflit syndico-syndical a été l'origine du blocage des négociations entamées autour de questions liées aux augmentations de salaires et de primes. Le complexe sidérurgique d'ArcelorMittal Annaba a été secoué par deux grèves depuis janvier dernier, avec comme revendications, la réhabilitation de la cokerie et la mise en oeuvre du plan global d'investissement 2010-2014. L'application de la convention de branche issue de la dernière tripartie, figure aussi sur la plate-forme de revendications de plus de 7000 travailleurs du complexe ayant une capacité théorique de production annuelle de deux millions de tonnes d'acier liquide.