Instruit par le Premier ministre, le conseil d'administration abordera à huis clos les raisons de l'organisation chaotique de la Omra. Quel est le degré de responsabilité de chaque partie prenante dans l'organisation de la Omra? Qui est à l'origine du cauchemar vécu par des milliers de pèlerins algériens à La Mecque et à la Médina? Des questions auxquelles le conseil d'administration de l'Office du Hadj tentera d'apporter des éléments de réponse cette semaine. En effet, de sources proches du dossier, L'Expression a appris qu'une réunion du conseil est prévu demain. Les membres du conseil d'administration représentant les départements ministériels suivants: l'intérieur, les affaires religieuses, les affaires étrangères, le tourisme, les transports, les finances et la santé, ainsi que le représentant du gouvernement, tenteront de faire le point sur l'organisation catastrophique du petit pèlerinage, et ce, au moment où les tirs croisés se poursuivent entre les parties qui chapeautent l'opération. Le P-DG d'Air Algérie, Abdelwahid Bouabdallah, accuse les agences de tourisme ainsi que les autorités saoudiennes d'être seules responsables des difficultés et souffrances endurées par les pèlerins algériens, appelant les hautes autorités de l'Etat à intervenir afin de trouver une solution aux différents problèmes enregistrés chaque année pendant la Omra ou le Hadj. Le ministre saoudien du Hadj, le Dr Fouad Al-Farsy, est intervenu dans le débat. Le responsable charge Air Algérie et assure que toutes les mesures ont été prises pour assister les milliers de pèlerins algériens bloqués, depuis Ramadhan, à l'aéroport international King Abdulaziz, suite à l'annulation des vols Air Algérie. «Nous avons coordonné les efforts de différentes autorités pour amener Air Algérie à fournir aux pèlerins bloqués de la nourriture, un hébergement et du transport», a ajouté le ministre. Air Algérie a sous-traité un certain nombre de vols avec Saudi Arabian Airlines pour acheminer la plupart des pèlerins bloqués. Mais les agences de voyages assument, selon les autorités algériennes, la plus grande part de responsabilité. Le directeur général de l'Office national du Hadj avait indiqué que plus de 16 agences de voyages ayant causé des désagréments aux hadji font l'objet d'une enquête effectuée par le consul général de Djeddah. M.Berbara a précisé que ces agences «parasitaires» et «non agréées» par l'Onho ont créé «une véritable catastrophe» sur les Lieux Saints causant de graves désagréments aux hadjis. Le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères chargé de la Communauté nationale à l'étranger, M.Halim Benatallah, interrogé sur les préjudices subis par les pèlerins algériens lors de la Omra, a avoué qu'il y a eu un problème de non-assistance, une dame est décédée, il y a eu carence de la part des agences de voyages, affirmant que pour le Hadj, «nous allons être plus vigilants à tous les niveaux de responsabilité pour que cette situation dégradante ne se reproduise pas». Le Premier ministre aurait signé, selon la Fédération nationale des agences de tourisme, un décret interdisant aux boîtes privées de s'impliquer dans l'organisation du hadj pour cette saison. Une décision qualifiée de «grave» selon la fédération. Paradoxalement, au coeur de cette grosse polémique qui est loin d'être la première du genre, personne n'évoque la responsabilité de l'Office du Hadj et pourtant, les textes de loi sont clairs. Cette institution constitue «un mécanisme chargé de l'organisation de l'opération du hadj et de la omra». Tout le monde sait que depuis quelque temps le courant ne passe plus entre le directeur de l'Office, Hadj Barbara et le ministre des Affaires religieuses Bouabdallah Ghlamallah. Le ministre n'apprécie pas, selon nos sources, la démarche de Barabara, «lequel a tendance à agir et à prendre des décisions sans consulter ou même prendre l'avis du ministère. On dit aussi que Ghlamalah est très gêné par les sorties médiatiques du directeur de l'Office qui mettent en relief les désaccords entre les deux parties. En tout état de cause, la réunion du conseil d'administration va aborder à huis clos selon nos sources, tous ces détails. Chacune des parties concernées va exposer son rôle exact dans cette opération. Instruit par le Premier ministre, le conseil d'administration, poursuit notre interlocuteur, est chargé de définir les véritables responsables de cet énième chaos dans l'organisation de la Omra. Une défaillance qui écorne l'image du pays.