Echec n L'opération de la Omra de septembre 2010 a démontré, pour la énième fois, l'incapacité des agences de voyages à accomplir convenablement leur mission et honorer, de ce fait, leurs engagements vis-à-vis des pèlerins. Cette fois-ci, ce sont près de 2 000 pèlerins qui ont vécu un véritable cauchemar en Arabie saoudite. Après avoir accompli le rite, ces citoyens ont été simplement abandonnés pendant plus d'une semaine à l'aéroport de Djedda. Comme des SDF, ils ont été contraints de passer la nuit à la belle étoile, dormir sur des cartons, avec un manque cruel de nourriture, d'eau et de toute prise en charge médicale. Cette situation a même coûté la vie à une femme, Aïcha Messaoud, 55 ans, originaire de In Salah, suite à un arrêt cardiaque. La pauvre femme a déboursé une fortune pour mourir en Arabie saoudite, au lieu d'accomplir la Omra et revenir tout heureuse chez les siens ! Il est vrai que les agences de voyages ne sont pas les seules responsables de cette catastrophe. Des retards de vols, expliqués par Air Algérie par le fait que les services d'assistance de l'aéroport de Djedda ont refusé l'accès aux avions en raison des défaillances dans l'organisation des vols, sont également en partie à l'origine de ce désastre. Les pèlerins – ou plutôt les survivants ! – qui ont été rapatriés ne sont pas près d'oublier leur calvaire de sitôt. La plupart de nos hadjis, des personnes âgées qui arrivent difficilement à supporter les «épreuves physiques» du pèlerinage, se sont retrouvés davantage pénalisés par la négligence des agences de voyages dont le principal souci est de remplir leurs caisses. Et les promesses quant à une amélioration des conditions de séjour faites à chaque début de campagne de pèlerinage, ne sont pas tenues. La récente affaire a été vite prise en main par le ministère du Tourisme qui a diligenté une enquête pour situer les responsabilités. Les sanctions sont tombées jeudi dernier. En effet, cinq agences de voyages : Ennahda ( Alger), Nouria (Alger et M'sila), Echilia (Batna et Oum El-Bouaghi) ont été interdites définitivement d'exercice, en raison de leur violation des obligations contenues dans le cahier des charges. L'enquête n'est pas encore achevée et les sanctions pourraient toucher d'autres agences. Ce n'est pas la première fois que des pèlerins vivent une telle situation, mais cette fois toutes les limites du supportable ont été dépassées et les pouvoirs publics ont donc décidé de sévir pour tenter de mettre un terme à ces pratiques qui portent un grave préjudice à l'image du pays à l'étranger.