Cette cellule permettra aux quatre pays de faire front commun contre Aqmi et de partager leurs renseignements sur les mouvements du réseau terroriste qui sévit dans la région du Sahel. Alors que Paris cherche à établir des contacts avec les ravisseurs de l'organisation terroriste appellée Al Qaîda, dans le but d'engager des pourparlers en vue de libérer ses cinq ressortissants, Alger abrite aujourd'hui une importante réunion devant regrouper les chefs de services de renseignements de l'Algérie, de la Mauritanie, du Mali et du Niger. Cette rencontre intervient trois jours après celle de Tamanrasset qui avait permis de faire le point sur la situation au niveau de la zone du Sahel. Cette dernière rencontre s'est imposée dans l'urgence à la suite des événements qui ont secoué la région et notamment, l'enlèvement de sept otages à Arlit dans le nord du Niger. Il sera question aujourd'hui à Alger de l'installation d'une cellule de renseignements commune entre les quatre pays participant à cette réunion. Alger demeure ainsi, par sa détermination, à la tête de la locomotive de la lutte antiterroriste. Selon des sources, durant trois jours, les responsables des services de renseignements tenteront d'élaborer les mécanismes favorables à une lutte sans faille et une transparence dans l'échange du renseignement. Dans ce contexte justement, une source diplomatique malienne ne manquera pas de souligner que «les responsables des services de renseignements du Mali, de la Mauritanie, du Niger et d'Algérie se rencontrent mercredi à Alger pour mettre en place un centre conjoint de renseignements, pour lutter efficacement contre le terrorisme dans le Sahel». La même source a laissé entendre que «pour être efficace, la coalition anti-Al Qaîda doit s'ouvrir à des pays comme le Tchad, la Libye et le Maroc qui a une expertise en matière de lutte contre l'islamisme». La mission de ce centre de renseignements, qui sera installé à Alger, sera d'élaborer une banque d'informations et de données vérifiées et recoupées sur toute la région du Sahel et qui seront ensuite transmises au centre opérationnel militaire basé à Tamanrasset. Cependant, si la volonté de certains pays du Sahel est avérée, il n'en est pas de même pour le Mali dont on sait qu'il nourrit certaines complicités avec les réseaux terroristes au plus haut niveau. Il y a lieu de retenir les divergences et désaccords existant en particulier entre la Mauritanie et le Mali. A ce propos, une source ayant pris part aux travaux de Tamanrasset indique: «A cette rencontre, il y a eu des divergences et des points d'accord. Nous sommes tous d'accord qu'il faut lutter contre le terrorisme. Maintenant nous devons nous entendre au millimètre près sur l'action à entreprendre.» Ces divergences ont trait aux différentes missions à assigner à chaque pays aussi bien du point de vue militaire que du renseignement. Pourtant, concernant ce dernier point, nul ne doute qu'il a été d'une grande efficacité dans la lutte contre les groupes terroristes en Algérie. Pour les services de sécurité algériens, le renseignement doit être impliqué dans la lutte, sans quoi, toute opération est vouée à l'échec. Une question fondamentale que certains pays du Sahel cherchent à éluder pour des raisons de manipulation et un manque de confiance les uns par rapport aux autres. La divergence sur cette question est de taille. En effet, certains pays, au lieu de faire confiance à l'Algérie et d'appliquer les résolutions d'Alger, ont préféré se livrer à la France, qui, elle, sous-traite au profit des Américains.