L'absence de l'Ivoirien Drogba n'a pas vraiment pesé sur le rendement du club londonien. L'attaque 100% française de Chelsea a fait très mal à l'OM, mardi à Stamford Bridge (2-0), où Florent Malouda, Nicolas Anelka et le jeune Gaël Kakuta ont contribué à faire perdre aux Marseillais une bonne partie de leurs espoirs de qualification pour les huitièmes de finale. C'est celui qu'on n'attendait même pas sur le terrain, le jeune Kakuta, 19 ans, qui s'est mis le premier en évidence. Dès la 7e minute, son corner parfaitement dosé au premier poteau trouvait la chaussure de son capitaine John Terry pour l'ouverture du score. Carlo Ancelotti, confronté aux absences de Didier Drogba, suspendu, et de l'autre Ivoirien Salomon Kalou, blessé, avait créé une demi-surprise en titularisant l'ancien Lensois, héros involontairement d'une affaire juridico-sportive l'année dernière. Chelsea avait en effet été accusé d'avoir usé de moyens illicites pour le débaucher chez les Sang et Or. Demi-surprise seulement car l'Italien avait parlé en termes très élogieux de l'international des moins de 19 ans à la veille du match. «Kakuta est peut-être jeune, mais c'est un joueur fantastique. Il est prêt à jouer en Ligue des champions», avait-il dit. Si le jeune prodige a fait mieux que boucher les trous pour sa huitième apparition seulement sous le maillot des Blues, jusqu'à son remplacement par le plus défensif Brésilien Ramirez vers l'heure de jeu, ce sont ses deux compères plus expérimentés qui ont vraiment pesé sur le jeu, surtout en première période, quand Chelsea a fait la différence. Malouda en particulier a confirmé son fracassant début de saison. S'il n'a pas marqué cette fois-ci, le meilleur buteur de la Premier League (6), a souvent déstabilisé la défense olympienne par ses combinaisons avec Ashley Cole sur l'aile gauche. Plein de jus, il a aussi tenté sa chance à plusieurs reprises et a été à deux doigts d'obtenir un penalty à la 31e minute. Son activité ne s'est pas limitée à l'offensive. On l'a vu régulièrement venir récupérer des ballons dans sa moitié de terrain, surtout en deuxième mi-temps lorsque l'OM a poussé pour revenir au score. Anelka, déjà buteur à deux reprises lors du premier match des Blues en Ligue des champions contre les Slovaques de Zilina (4-1), a encore marqué. En transformant un penalty en toute décontraction (28), après avoir pris seulement quelques pas d'élan, le banni des Bleus a donné raison à son entraîneur. Alors qu'on lui demandait si son joueur appréhendait ses retrouvailles avec un environnement français, deux mois après le triste feuilleton sud-africain, Ancelotti avait assuré qu'Anelka était «un garçon très calme», pas du genre à se laisser impressionner. Cette fois-ci l'ex-international ne s'est signalé que dans le jeu. Pas de message à décoder, contrairement à il y a quinze jours à Zilina, où il avait fait mine de porter des menottes pour protester contre le traitement infligé par la Fédération française. Anelka remplaçait poste pour poste la star Didier Drogba. Dans un registre moins physique que l'Ivorien, il s'est rendu utile en position de pivot et s'est montré lui-même menaçant une ou deux fois. Une de ses tentatives a obligé Mandanda à réussir un arrêt délicat (15).