Le Royaume indemnise des étrangers expropriés, mais pas les Algériens qui, pourtant, sont dans le même cas. Farouk Ksentini n'a pas manqué de fustiger le Royaume chérifien sur le dossier des Algériens expropriés de leurs terres agricoles au Maroc, dans les années 1970 «Le royaume du Maroc s'est comporté d'une manière irrationnelle avec l'Algérie, dans l'affaire de l'expropriation des terres agricoles de ressortissants algériens, dans les années 1970», a affirmé M.Ksentini qui s'exprimait dans le «Forum du jeudi» de la Chaîne II de la radio nationale, jeudi dernier. Le président de la Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l'homme (Cncppdh) a également dénoncé la pratqiue des deux poids, deux mesures adoptée par le Maroc dans le traitement de ce dossier. Pour lui, les autorités marocaines refusent d'indemniser les victimes algériennes «au moment où dans d'autres cas, des ressortissants étrangers, ont été indemnisés», a-t-il fait remarquer. Farouk Ksentini a préconisé, dans ce sens, des négociations bilatérales entre le Maroc et l'Algérie pour solutionner ce problème. Il a également appelé le royaume chérifien à «séparer cette affaire de la question du Sahara occidental». L'intervenant est revenu, lors de son passage à la radio, sur la question des deux journalistes marocains qui auraient été, selon les médias du royaume chérifien, détenus par les autorités algériennes à Tindouf, le 21 septembre. Il s'agit, pour Me Ksentini, d'une «campagne de presse» orchestrée contre l'Algérie pour «faire diversion des difficultés que connaît, actuellement, la monarchie dans le dossier des droits de l'homme au Sahara occidental». «Des instances et des organisations internationales ont condamné le Maroc... pour ses agissements dans les territoires sahraouis occupés», a-t-il fait rappeler. Dans ce chapitre, Farouk Ksentini a appelé le Maroc à faire preuve de «rationalité» dans le conflit qui l'oppose au Front Polisario. «L'époque du colonialisme est révolue», a-t-il martelé. Concernant le trafic de drogue qui inonde les frontières algériennes, M.Ksentini a signalé qu'il était «impératif d'aller vers une solution dans ce dossier». L'homme de loi s'est interrogé, au cours de son intervention, sur les raisons pour lesquelles les pays européens ont «opté» pour le «silence» dans le traitement du problème «du trafic de drogue à partir du Maroc». «Une levée de boucliers aurait été vite diligentée, si l'Algérie était à l'origine de ce trafic», a-t-il estimé.