Les services de renseignements français sont dans l'attente des revendications de cette organisation criminelle avant de passer aux négociations. Sans nouvelle de ses cinq ressortissants enlevés la mi-septembre à Arlit, dans le nord du Niger, la France a affiché un grand soulagement après la diffusion, par la chaîne satellitaire Al Jazeera, d'une image montrant les otages vivants. «C'est un signe encourageant», a déclaré l'Elysée. Al Qaîda qui a revendiqué l'enlèvement des sept otages quelques jours après le rapt a diffusé sur un site Internet un enregistrement sonore des sept victimes les sommant de s'identifier l'un après l'autre. Cependant, on n'a aucune certitude sur l'endroit où sont détenus les otages. Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner a déclaré: «On ignore quand et où les photos avaient étaient prises.» Mais il confirme que les trois clichés diffusés ont été authentifiés et donc il n'y a plus aucun doute que les otages sont vivants. Pour sa part, le porte-parole adjoint du ministre considéré, Romain Nadal, s'est montré rassurant et a souligné à l'agence de presse Reuters: «C'est un signe encourageant parce qu'ils montrent tous les otages en vie même si on ne sait pas à quelle date (les photos) ont été prises.» L'une des victimes qui déclinait son identité lors de la transmission des images, dit répondre au nom de Daniel Larribe, âgé de 59 ans et confirme être détenu avec les autres otages par Al Qaîda au Maghreb, mais en aucun cas ne situe la position où la nébuleuse les a séquestrés. Des informations font état que les otages se trouvent actuellement au nord du Mali. Le Quai d'Orsay considère que les victimes sont dans une région montagneuse du lieu dit Timétrine au nord du Mali dont les frontières font jonction avec celles de l'Algérie. Les otages, tels que présentés sur les photos, semblent en bonne santé, assis, ils étaient entourés d'une dizaine de terroristes bien armés. Mais l'on ne pouvait pas voir les ravisseurs dont les visages étaient masqués par des turbans. Roland Jacquard, président de l'Observatoire international du terrorisme a indiqué à Reuters, que les images diffusées laissent présager des négociations très ardues et de souligner: «C'est une phase de propagande qui va permettre à Al Qaîda au Maghreb de se positionner, on va rentrer dans une phase de chaud et de froid.» La France reste mobilisée et prête à tout pour obtenir la libération de ses ressortissants sains et saufs et à aller, au-delà des décrets de l'ONU pour nouer des contacts avec Al Qaîda et d'ouvrir des pourparlers. La France attend maintenant les revendications de cette organisation criminelle. Malgré le fait connu que le président Nicolas Sarkozy a laissé entendre que la remise de rançon ne constitue pas une solution durable et que la France mettra le paquet pour libérer ses ressortissants. L'on s'attend, cependant, que cette même France, qui a subitement baissé le ton lorsque ses dirigeants ont menacé d'aller faire la guerre au Sahel contre Al Qaîda, s'incline encore une fois devant les exigences de la nébuleuse. La France, tentera par la suite de faire comprendre qu'une intervention militaire n'est pas envisageable pour le moment. Le langage de la France a notamment changé, après la réunion des chefs d'états-majors des quatre pays concernés par la sécurité au Sahel: l'Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger, tenue à Tamanrasset et aussi après la réunion des chefs de service de renseignements des mêmes pays. En effet, le message prononcé par le porte-parole de la réunion, le colonel Mabrouk S'baâ, a fait état surtout d'un refus d'une ingérence étrangère dans la région.