Dans l'Hexagone, certaines voix suggèrent à l'Elysée de «négocier» avec les ravisseurs qui «bougent beaucoup avec leurs otages». La France (re)met les pieds dans le Sahel où sept personnes, dont cinq de ses concitoyens, ont été enlevées le 16 septembre dernier à Arlit, une petite ville au Nord Niger, « très probablement » par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). « Sans revendication, ni preuve de vie », elle engage, selon le porte-parole de son ministère de la Défense, «un dialogue étroit et à tous les niveaux avec l'Algérie, un pays fermement engagé contre le terrorisme au Sahel », envoie à Niamey une centaine de militaires, dont 80 spécialistes de l'antiterrorisme, dotés de « moyens d'information et de reconnaissance» pour «détecter les émissions radio et tout signe électromagnétique» des ravisseurs qui se terreraient dans le nord-est du Mali et réitère le souhait émis le 10 septembre dernier par Bernard Kouchner et sept de ses homologues européens (Allemagne, Espagne, Portugal, Italie, Pays-Bas, Suède, Danemark) : une implication réelle et significative de l'Union européenne dans la région du Sahel. Outre ces hommes lancés sur les traces des salariés d'Areva et les « honorables correspondants » locaux ou expatriés de ses services de renseignement, la France qui a déjà une palette de moyens de renseignement dans le Sahel, comme les satellites d'observation Hélios 2, les stations d'écoute terrestres, a dépêché des avions de reconnaissance (Breguet-Atlantique, Mirage FR) pour passer au peigne fin le nord malien. Ces moyens militaires après le « soutien technique » aux troupes nigériennes et l'intervention de l'armée mauritanienne dans la région nord de Tombouctou, contre des unités d'Al-Qaïda, permettront-ils à Nicolas Sarkozy de tenir sa promesse : retrouver les otages ? Le 22 juillet dernier, une intervention franco-mauritanienne dans le désert malien a conduit trois jours plus tard à la mort, en représailles, du Français Michel Germaneau, enlevé en avril. Dans l'Hexagone, certaines voix suggèrent à l'Elysée de « négocier » avec les preneurs d'otages qui « bougent beaucoup avec leurs otages ». Sarkozy, qui a déclaré cet été que « le paiement de rançons pour la libération de prisonnier ne peut pas être une stratégie durable », succombera-t-il à la tentation ou poussera-t-il ses militaires à intervenir avec les Mauritaniens, les Nigériens et les Maliens contre l'Aqmi qui a su utiliser les dernières rançons payées par les Espagnols pour se procurer des véhicules tout neufs, des GPS et du matériel de vision nocturne ?