Une forte délégation d'hommes d'affaires accompagnera le président russe. Annoncée depuis plus d'un mois, la visite du président russe Dmitri Medvedev, à Alger, aura lieu finalement ce mercredi. C'est ce qu' a rapporté hier, le journal on line toutsurl'algérie (TSA) qui a été repris par l'agence russe Rianovosti. Si officiellement rien n'a filtré sur cette visite, la première qu'effectue le président Medvedev en Algérie, nous apprenons en revanche, de sources diplomatiques, que des dossiers principalement économiques seront abordés. Il s'agit d'abord des projets d'investissements des entreprises russes en Algérie et plus précisément dans le rail, l'énergie, les télécoms et l'industrie. Il y a un peu plus de deux ans, une entreprise russe a remporté le marché de modernisation du rail au niveau de la capitale dont le montant a été estimé à près de deux milliards de dollars. Mais depuis, le projet a été bloqué pour des raisons non rendues publiques. On croit savoir que le «conflit» connaîtra son épilogue et le projet démarrera à l'occasion de cette visite. La question énergétique sera largement abordée lors de cette visite qui, de l'avis des observateurs politiques, focalisera les regards de nombreux pays occidentaux. Le gaz est en fait l'un des plus grands sujets d'intérêt entre Alger et Moscou. La Russie souhaite rallier l'Algérie à l'idée de création d'un cartel du gaz sur le modèle de l'Opep. La création de ce cartel a été à chaque fois reportée et à propos duquel l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil, s'est montré très réticent. Le départ de M.Khelil serait-il le dernier obstacle à la constitution du cartel? Toujours dans le dossier énergétique, Gazprom est intéressé par le mégaprojet du gazoduc Transsaharian Gas Pipeline (Tsgp) devant relier le Nigeria à l'Europe via l'Algérie. L'autre dossier, qui sera certainement abordé lors de cette visite, sera celui des télécoms pour lequel les Russes ont montré un grand intérêt. En août dernier déjà des informations faisaient état d'un rapprochement entre le patron d'Orascom Télécom, Naguib Sawiris, et le groupe russe de télécommunications VimpelCom. Cette information rapportée par l'agence d'information financière Bloomberg citant des sources proches du dossier, n'a jamais été démentie. L'industrie aéronautique, notamment les avions militaires, aura une part importante lors de cette visite. C'est en fait une rencontre entre le fournisseur et le client fidèle. La coopération entre l'Algérie et la Russie est basée essentiellement autour de l'armement. L'Algérie, l'un des principaux clients de la Russie, avait signé en 2006, lors de la visite de l'ex-président Vladimir Poutine, un contrat de plus de 7 milliards de dollars. Il portait, entre autre, sur l'acquisition de 28 chasseurs Su-30MKI (A), 34 MiG-29SMT, de 16 avions-écoles Iak-130, et de 185 chars T-90C. En 2008, l'Algérie avait décidé de restituer une quinzaine de MIG en raison de leur défectuosité. En juin dernier, le ministre algérien des Finances, Karim Djoudi, avait appelé les entreprises russes à apporter leur contribution dans l'exécution des différents projets inscrits dans le programme d'investissements publics pour la période 2010-2014.