La rentrée sociale n'a pas réussi à brancher nos politiques sur l'actualité nationale. Les partis politiques sont en dehors de la zone de couverture. La rentrée sociale n'a pas réussi à brancher nos politiques sur l'actualité nationale. Pourtant, ce n'est pas la matière qui fait défaut. Les sujets de préoccupation ne manquent pas. De gros dossiers d'ordre politique et économique sont exposés sans pour autant capter l'intérêt de nos leaders. Les affaires de corruption, le procès des non-jeûneurs, le blocage de la loi criminalisant le colonialisme, les disparus sont entre autres sujets qui défraient la chronique ces derniers temps. Ce n'est pas tout. Sur le front social, la tension s'accentue. Des mouvements de grève se profilent dans tous les secteurs, à l'image de l'éducation et de la santé. Le pouvoir d'achat se dégrade de plus en plus entraînant les citoyens dans une spirale infernale. Avec tous ces maux, la classe politique ne réagit pas. Celle-ci n'a même pas fait l'effort de débattre les dernières décisions politiques prises dans le cadre de la LFC 2010. A l'exception du Parti des travailleurs, les autres formations continuent leur sommeil profond se désengageant de toute responsabilité. Même les partis de l'Alliance présidentielle observent une pause. Le trio de l'Alliance a renoncé à ses habitudes durant les périodes électorales en faisant cavalier seul. Ces derniers, en rangs dispersés, ont abandonné complètement l'accord conclu en 2004. Les partenaires de la coalition se réunissent juste pour la forme, à l'occasion de la passation de la présidence tournante. Alors que le mandat du MSP a expiré depuis plusieurs mois, aucune date n'est fixée pour passer le flambeau au FLN. En somme, les trois partenaires sont pris par d'autres préoccupations. Le FLN est absorbé par le renouvellement de ses structures de base. Le secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, se fait de plus en plus rare. Le patron du RND, lui aussi très pris par ses engagements gouvernementaux, s'est éclipsé de la scène politique depuis plus de six mois. Sa dernière sortie remonte au conseil national tenu en mars dernier. Le RND se contente de communiquer à chaque nouvelle conjoncture pour afficher ses positions. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) n'en fait pas mieux. Même si son patron ne porte plus de double casquette, l'activité partisane n'a pas connu une dynamique. Du côté de l'opposition, c'est l'immobilisme. Le RCD et le FFS, qui étaient les plus actifs, ont du mal à reprendre. Leurs sorties médiatiques se comptent sur les doigts d'une seule main. Les petits partis qui ont animé la scène politique nationale durant la présidentielle de 2009 sont plongés dans la léthargie. Il faut attendre le 5 Octobre prochain pour le retour du parti de Fawzi Rebaïne, AHD 54. A l'occasion de cette date symbole que constitue le 5 Octobre, le patron du parti, M.Rebaïne, animera un point de presse. Il faut reconnaître que la secrétaire générale du PT ne rate aucune occasion pour se distinguer. Hanoune a appelé avant-hier à Alger à la nécessité d'un débat «sérieux et franc» sur la politique économique du pays en vue «d'éclaircir plusieurs points en suspens». Mme Hanoune a indiqué dans une allocution à l'occasion d'une activité interne de son parti, qu'«au regard des grands enjeux que doit relever le pays à la faveur de la nouvelle orientation de l'économie nationale, il est désormais impératif d'engager un débat sur les différentes questions liées à cette orientation pour trouver les solutions idoines aux problèmes posés». La classe politique a prouvé son inefficacité vis-à-vis de l'Etat et du peuple. Censés jouer un rôle prépondérant dans la vie politique et sociale du pays, les partis ne sont plus des acteurs mais plutôt des spectateurs. Le divorce d'avec les citoyens se confirme de plus en plus. Il n'y a que les échéances électorales qui mobilisent nos politiques. La course au pouvoir demeure le seul motif qui aiguise leur appétit. Alors que le rendez-vous des législatives interviendra dans plus d'une année, les partis affûtent déjà leurs armes. Ils sont préoccupés par les listes électorales au lieu d'écouter le désarroi des citoyens.