La rentrée sociale et politique s'annonce d'ores et déjà explosive. La rentrée sociale risque d'être entamée sous haute tension. Les revendications sociales qui ont fait l'actualité l'année dernière, dont certaines sont restées insatisfaites, seront remises sur la table des négociations. A peine la trêve estivale terminée, certaines organisations syndicales brandissent d'ores et déjà les menaces de grève, notamment dans le secteur de l'éducation. Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) l'avait affirmé, il y a quelques jours. Le mouvement de protestation pourrait reprendre dans le cas où le ministère de l'Education n'entame pas le dialogue avec les syndicats autonomes concernant leurs revendications relatives, entre autres, aux oeuvres sociales, à la médecine du travail et au régime indemnitaire. De son côté, la Coordination nationale des personnels de l'intendance de l'éducation (Cnpie), affiliée à l'Ugta a annoncé, le 5 septembre dernier, un mouvement de débrayage avec une semaine de grève reconductible. «Soumis» à la pression syndicale, le premier responsable du département de l'éducation, Boubekeur Benbouzid, réfute les motifs de revendications de cette branche de travailleurs de l'éducation, (Cnpie). «Les intendants demandent des choses impossibles à satisfaire. Ils exigent une prime de documentation qui est versée, je dois le dire, uniquement aux enseignants», avait-il alors déclaré, en marge de l'ouverture des travaux de la Conférence nationale des directeurs de l'éducation, qui s'est tenue à Alger, le 7 septembre dernier. Appréhendant une série de perturbations à l'orée de la rentrée scolaire avec le déclenchement des mouvements de contestation dans son secteur, Benbouzid a précisé, que cette question sera traitée avec «fermeté». Mais ces menaces «sonnantes» de la tutelle à l'égard de ces organisations syndicales, dont l'exclusion des enseignants à partir de trois absences non justifiées, n'ont pas eu l'effet escompté. Pour ces syndicats autonomes, ces avertissements sont une façon comme une autre d'éluder d'autres questions hautement plus importantes qui tiennent toujours en otage ce secteur névralgique. Le secteur de la santé ne sera pas épargné cette année encore. Malgré les nombreuses promesses du nouveau ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, les revendications des praticiens de la santé publique n'ont toujours pas été concrétisées. Même si les organisations syndicales sont actuellement en «hibernation», elles sont néanmoins toujours en attente d'une réponses concrète concernant la révision de leur statut. L'option de reprendre le chemin de la contestation n'est donc pas à exclure. L'autre problème auquel devrait face Djamel Ould Abbès est la pénurie de médicaments qui n'a toujours pas été solutionnée. La question de la réforme du système des retraites demeure un chantier que le gouvernement devrait résoudre prochainement. La suppression du départ à la retraite proportionnelle et sans condition d'âge (60 ans) proposée lors de la dernière tripartite a sonné le glas de ce dispositif. La non-finalisation de ce dossier est d'ailleurs, l'une des causes du report de la réunion de la tripartite. Selon le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, ce dossier ainsi que celui du Code du travail seront finalisés avant la fin de l'année en cours. D'autres débats, interrompus pendant l'été, seront également réitérés dans quelques jours. La rentrée sociale et politique s'annonce d'ores et déjà explosive.