Près de 3000 manifestants participent à la grève. Les travailleurs de l'aciérie à oxygène numéro 2, de l'unité de maintenance industrielle et de l'atelier de galvanisation du complexe ArcelorMittal Annaba, ont entamé hier, leur quatrième jour de dérayage consécutif. «Près de 3000 manifestants ont pu rouvrir hier, le siège du syndicat de l'entreprise et du coup, chasser ses occupants, autrement dit les membres du conseil du participation, au nombre d'une vingtaine», a affirmé le secrétaire général du syndicat, Smaïn Kouadria. Le rassemblement hier des travailleurs devant la direction de l'entreprise depuis 7h du matin, s'est soldé par «un arrêt total des activités du complexe», a souligné la même source. La réouverture du siège du syndicat fermé constitue une des revendications principales des grévistes à côté de la reprise du dialogue avec la direction générale, concernant notamment la prise en charge de la plate-forme de revendications des travailleurs, suspendue depuis juillet dernier. Les revendications sont inhérentes, en plus de la réouverture du siège du syndicat et la reprise des négociations aux augmentations salariales et à la sécurité dans les sites de travail. La régularisation du personnel issu des entreprises privées de sous-traitance dont le contrat de travail est arrivé à terme figure également dans la liste des revendications. Il faut rappeler que la grève au complexe sidérurgique a été entamée dimanche dernier dans certaines unités de l'usine sidérurgique. D'autres unités avaient ensuite rejoint le mouvement de contestation telles celles des laminoirs et rond à béton en guise de solidarité avec leurs camarades. Les tentatives d'apaisement des esprits par le président-directeur général de l'unité LRB, M. le Gouic, lundi dernier «n'avaient pas eu de résultats escomptés», est-il encore constaté. Ce conflit syndico-syndical, qui persiste depuis août dernier, est venu suite un différend de «leadership» entre le syndicat et le conseil de participation. Ayant déjà maille à partir avec la justice et condamnés en avril dernier à des peines allant de 18 mois à 2 ans de prison ferme, trois membres du CP ont été convoqués avant-hier, par le magistrat instructeur près le tribunal d'El Hadjar pour répondre encore une fois de leurs actes relatifs à la gestion des oeuvres sociales durant leur mandat exercé depuis 2002. Le départ de Daniel Atlan, le directeur des ressources humaines (DRH) mardi dernier, est considéré comme un point positif par les travailleurs. «Le DRH est à l'origine du conflit qui nous oppose aux membres du comité de participation», selon Smaïn Kouadria, estimant que «les travailleurs sont soulagés après le départ du DRH d'autant plus qu'il projetait de compresser 1200 sidérurgistes», a indiqué le syndicaliste. Par ailleurs, le comité de participation conteste la représentativité du syndicat d'entreprise affilié à l'Ugta. La direction du complexe sidérurgique avait précisé de son côté qu'elle ne privilégiait aucun partenaire par rapport à un autre.