Syrte accueille aujourd'hui et demain deux sommets: le premier (extraordinaire) arabo-arabe et le second arabo-africain. La ville libyenne de Syrte accueille aujourd'hui et demain deux importants sommets. Le premier (extraordinaire) auquel prendront part les dirigeants arabes fera, à l'occasion, le point sur les relations arabes et abordera, particulièrement, la questions de la réforme de la Ligue arabe, en discussion depuis 2005. Le lendemain, Arabes et Africains se retrouvent pour leur deuxième sommet, depuis celui tenu au Caire en 1977. Le sommet arabo-africain, permettra notamment de faire le bilan du développement des relations multilatérales entre le Monde arabe et le Continent noir. Il est fort à parier, cependant, que la situation au Sahel sera évoquée lors du sommet arabo-africain. Ces deux sommets ont été précédés, hier, par la réunion du comité de suivi arabe sur la Palestine où il a été surtout question de la réponse à donner aux tergiversations d'Israël, qui refuse le gel de la colonisation et de décider de la poursuite, ou non, des négociations directes palestino-israéliennes. Pour ce qui est du contentieux palestinien et le processus de paix au Proche-Orient, il est patent que le Comité de suivi arabe, qui avait donné le feu vert à la reprise du dialogue avec Israël, risque fort de suivre les Palestiniens qui n'entendent pas poursuivre des négociations qui ne feront que valider le fait accompli israélien et remettre en cause les frontières du futur Etat palestinien. Pour qu'il n'y ait pas de doute sur sa détermination à ne pas revenir à des négociations sans le gel de la colonisation, le président Abbas se dit prêt à remettre sa démission. De fait, il devait (dans la soirée d'hier) faire un «important» discours lors duquel il abandonnera, sans doute, sa coutumière langue de bois pour bien faire comprendre à ses pairs arabes qu'il ne joue plus et attend d'eux plus d'engagement et aussi qu'ils le confortent dans sa position: la suspension des négociations au cas où Israël persiste dans son refus de geler la colonisation. Aujourd'hui, les dirigeants arabes doivent faire le point sur la réforme de la Ligue arabe qui traîne en longueur sans que rien de concret n'apparaisse pour mettre l'organisation arabe au diapason des autres regroupements dans le monde et lui permettre de jouer pleinement son rôle politique, économique, social et culturel. La troisième réunion prévue à Syrte, regroupera, demain, les dirigeants africains et leurs homologues arabes. Un sommet arabo-africain qui intervient... 33 ans après celui tenu au Caire en 1977. Hier, les chefs des diplomaties arabes et africaines, préparaient l'ordre du jour de ce sommet exceptionnel qui, finalement, ne se réunit que par décades. Il sera ainsi question de l'examen de la stratégie de partenariat arabo-africain de même que du plan d'action conjoint 2011-2016. Ce sommet prévu pour une seule journée, sera clôturé par la «Déclaration de Syrte». Gageons toutefois, que les présents à Syrte évoqueront, selon toute vraisemblance, la question de la situation induite au Sahel par la recrudescence des actes terroristes où sont pris en tenaille des pays africains et arabes. A Syrte, ses pairs arabes et africains demanderont sans doute des explications au Guide libyen Mouamar El Gueddafi, quant à ses déclarations au magazine français, Paris Match, jeudi, lors desquelles il affirma qu'il voyait «sans inquiétude» la présence «limitée» des forces françaises au Niger, pour une «mission temporaire». Outre d'admettre ainsi une ingérence étrangère dans la région sahélo-saharienne, El Gueddafi, semble même parler au nom de ses pairs africains lorsqu'il indique: «En marge du sommet arabo-africain qui aura lieu le 9 octobre, nous, les dirigeants de la zone sahélienne, allons nous réunir» pour discuter de la meilleure manière de «traiter» avec Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi). Le colonel El Gueddafi semble ainsi donner le «la» à la prise de langue avec les terroristes, emboîtant le pas à la France prête à négocier avec les preneurs d'otages, au grand dam des institutions internationales qui condamnent fermement le paiement de rançons, car c'est là une manière d'encourager les kidnappings et perpétuer l'insécurité dans la région du Sahel. Cette question de l'ingérence étrangère demande à être clarifiée dès lors qu'une telle option remettra en cause la souveraineté des Etats du Sahel. Notons que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, sera présent aux deux sommets: arabe et arabo-africain, a indiqué, jeudi, un communiqué de la présidence de la République.