Le taux de participation a atteint 10,80% pour les APC et 10,24% pour les APW au niveau de la wilaya de Béjaïa. Les résultats définitifs des élections du 10 octobre ont placé le FFS en première position talonné par le FLN. Au niveau des communes, le parti d'Aït Ahmed a remporté 20 APC, suivi du FLN avec 4 et 3 pour les indépendants, trois autres APC sont en ballottage: Melbou FFS/FLN, Taskriout FFS/FLN et Draa-El Gaïd FLN/ Indépendants. S'agissant des APW, le FFS a remporté 27 sièges suivi du FLN avec 12 et enfin les indépendants avec 4 sièges. Ces élections ont mis à nu au moins deux vérités, notamment, au chef-lieu de la wilaya de Béjaïa. D'abord les ârchs n'existent pas dans cette ville et puis les citoyens ont affiché une indifférence totale par rapport aux élections. Il faut noter que ce taux serait plus élevé n'était la défaillance incontestable de l'administration locale. En effet dans plusieurs localités les urnes n'ont pas été acheminées, comme ce fut le cas à Tifra où des citoyens se sont présentés dès les premières heures de la matinée, pour voter. Mettant la charrue avant les boeufs, l'administration a jugé utile de dépêcher les renforts des services de sécurité avant les urnes. Il faut relever, par ailleurs, que les affrontements tant craints entre les populations n'ont pas eu lieu. Pour revenir au centre-ville de Béjaïa, un spectacle pour le moins désolant s'est déroulé durant toute la journée d'hier. Des enfants âgés entre 5 et 17 ans s'amusaient à jeter des pierres aux policiers qui répondaient avec des bombes lacrymogènes, la majorité écrasante des citoyens de la ville suivait sinon avec indifférence «ce jeu». «C'est ça donc les ârchs?», s'est exclamé un jeune adossé au mur à la cité Daouadji. Qui sont ces enfants, où sont leurs parents? Ils sont encadrés avance-t-on par deux ou trois adultes, appartenant soit aux ârchs, soit à la mouvance du RCD proche du MAK, déjà dans la matinée on signale l'arrivée de Boudjemaâ Agraw, un des délégués qui a sillonné la ville. Ce grabuge, pour ne pas dire un chahut d'enfants, a quand même conduit à la fermeture de 10 centres de vote, 27 centres ont fonctionné normalement sur les 37 existants au chef-lieu de la wilaya, l'attroupement de ces enfants a commencé dès 9h au moment où les électeurs se rendaient aux urnes avec l'affluence caractérisant habituellement les premières heures du vote. A la cité CNS surplombant le carrefour du centre-ville, à Amriw, à la cité Ihaddadene et à Ighil Ouazouz, c'était presque la même tranche d'âge de 5 à 17 ans, qui s'attaquait aux centres de vote, visant particulièrement les urnes, sans s'attaquer aux électeurs ni aux organisateurs. Visiblement les consignes étaient strictes. A la cité Ihaddadene on a signalé l'encadrement des gosses par un délégué et ex-détenu, Mohamed Bedjou accompagné d'un militant du RCD, ex-garde du corps de Saïd Sadi. Un autre fait troublant, au niveau de la ville de Béjaïa, l'intervention de la police n'a pas été musclée. Il y avait comme un relâchement.