Les auditions des témoins cités dans l'affaire, encore en instruction, de Hacène Fellah, cet industriel spécialisé, entre autres, dans la récupération et la revente des déchets ferreux, se sont poursuivies, hier, durant une bonne partie de la journée. Ainsi, quatre personnes, dont un gestionnaire de nationalité indienne, chargé de la gestion des matières et des finances du complexe sidérurgique ArcelorMittal de Annaba et un syndicaliste, ont comparu devant le juge d'instruction, près le tribunal d'El-Hadjar. Même si rien n'a filtré sur le contenu des auditions, des sources proches de l'instance judiciaire affirment que le responsable indien a été longuement questionné par le magistrat instructeur sur la procédure d'approvisionnement en matières premières en vigueur au sein du complexe et particulièrement sur la conformité des achats et des livraisons des déchets ferreux effectués par le fournisseur Fellah à l'entreprise filiale Fersid. Le témoignage du gestionnaire en question est considéré comme capital dans cette instruction, du fait même qu'il pourrait confirmer la charge de livraisons fictives et partant de fausses facturations et d'escroquerie avec la complicité des personnels de sécurité du site d'El-Hadjar. Nous apprenons, également, que le syndicaliste a eu, quant à lui, à témoigner sur les faits qui ont suivi la disparition d'un lot entier de 102 bobines d'acier laminé à chaud depuis les aires de stockage de l'usine d'El-Hadjar. Cette affaire avait fait grand bruit en 2006, au lendemain de son avènement, pour l'importance du préjudice financier causé à ArcelorMittal. On avait évalué, rappelons-le, le montant de ce vol à près de un milliard de centimes et des doigts accusateurs avaient été pointés vers l'entreprise du vice-président d'Apw de Annaba, aujourd'hui incarcéré. Faute de preuves à l'époque, ce dossier, par trop compromettant pour un grand nombre de responsables au niveau de Fersid, avait été momentanément clos. Toujours, selon nos sources, deux directeurs encore en activité au sein du complexe sidérurgique, au moins, risquent d'être rattrapés par cette sombre affaire de vol de produits semi-finis et par bien d'autres malversations en lien direct avec celui qui est devenu le magnat local de la ferraille de récupération. À ce stade de l'instruction, on n'en est pas encore aux confrontations des témoins avec le principal inculpé, mais ceci ne saurait tarder, affirme-t-on. D'autres évènements ayant un lien avec le complexe ArcelorMittal sont appréhendés par l'opinion publique locale après notamment, le déclenchement simultané des affaires scandaleuses mettant en cause les principaux directeurs de la société indienne GSW et le vice-P/APW milliardaire, tous emprisonnés actuellement. Tous les regards sont tournés aujourd'hui vers Menadi Aïssa, à qui la direction générale d'ArcelorMittal est en train de demander des comptes sur le sort réservé aux 70 milliards de centimes qu'elle affirme avoir mis à la disposition de la formation sportive USM Annaba au titre du sponsoring durant les trois dernières années. Evoquant ce point précis, il y a une dizaine de jours, lors d'un point de presse sur la situation de son équipe, le président de l'USMAn avait déclaré que le groupe ArcelorMittal n'a versé que 22 milliards aux Tuniques rouges depuis que la convention de sponsor a été signée entre les deux parties. Il reste que le nouveau DG du complexe a décidé de bloquer le financement de l'équipe en attendant qu'on lui présente le bilan moral et financier des trois dernières années.