Du 11 au 19 novembre à la Friche la Belle de Mai (Marseille) et le 20 novembre à Avignon, un programme de théâtre arabe contemporain est proposé au public français. Au menu, cinq spectacles (bilingue ou en arabe surtitré, français) de jeunes auteurs venus d'Algérie, mais aussi du Liban, de Syrie, de Tunisie, et de Palestine. Placée sous le signe d'Averroès, cette programmation se veut une invitation à la découverte de la diversité des écritures contemporaines du monde arabe, à Marseille. «La programmation de «Théâtre arabe en région», proposée par Système Friche Théâtre en novembre 2010 préfigure le lancement de son projet sur les dramaturgies contemporaines du monde arabe déposé en Europe en octobre 2009, dans le cadre du programme «Bassin Maritime Méditerranée» Ievp CT (Instrument européen de voisinage et de partenariat, coopération transfrontalière)», nous indique-t-on. Aussi, le mois de novembre prochain, Système Friche Théâtre propose aux publics de la région de (re)découvrir la diversité des écritures dramaturgiques contemporaines dans le monde arabe. Cette programmation est menée en collaboration avec plusieurs compagnies de théâtre dans le monde arabe dont on cite «El Gusto» de Chérif Ziani Ayad d'Algérie aux côtés de Shams (Beyrouth), El Teatro (Tunis) et Al Harah (Palestine). «Nous travaillons depuis 2005, avec le soutien de la région Paca et en partenariat avec plusieurs théâtres de la région, à la découverte d'un théâtre arabe qui fabrique des représentations d'oeuvres d'artistes préférant la parole «d'hommes anonymes» qui sont à même de construire un rapprochement entre les peuples, les cultures et les mentalités. Abdelkader Alloula, Kateb Yacine, Bachir Hadi Ali ont été, pour nous, les premiers repères de cette poésie et de ce théâtre qui construisent l'homme, qui cherchent la ligne de crête entre l'acte dément et l'acte juste, entre le terrorisme et la révolte», explique le metteur en scène algérien Ziani Chérif Ayad, initiateur du projet Théâtre arabe en région Paca et de renchérir: «Dans la continuité de ce projet, nous vous proposons le travail de trois troupes de théâtre (Palestine, Tunisie, Liban), des collectifs de jeunes artistes arabes travaillant pour beaucoup d'entre eux en marge des institutions officielles, un défi en soi, rendu possible grâce à nos partenaires dans ces trois pays. En général, le manque d'intérêt accordé à la libre création par les politiques culturelles du monde arabe, la répartition inégale des moyens et des lieux de diffusion rendent la visibilité de ces «territoires de créations» extrêmement difficile. Ces représentations, témoignage de la pratique théâtrale au présent par cette nouvelle génération, seront précédées d'un débat sur l'histoire du théâtre arabe et la formation des acteurs, animé par Taoufik Jebali, auteur-metteur en scène, et directeur d'El Teatro en Tunisie, et Ahmed Cheniki, universitaire et critique de théâtre en Algérie.» De mon hublot utérien je te salue humanité et te disblablabla... est une création algérienne de la Compagnie «l'Orpheline est une épine dans le pied»sur un texte de l'écrivain- journaliste pourfendeur, Mustapaha Benfodil De mon hublot... est une partition violente et lyrique, qui trace des trajectoires parallèles, celle d'une mère à la recherche de son fils englouti par la mer, celle d'une jeunesse algérienne en quête d'ailleurs, et celles, parfois cruelles, de leurs traversées houleuses. C'est ce que nous pouvons lire dans le texte de présentation. Initié à l'automne 2009, le projet prend racine dans l'écriture d'une fiction que Mustapha Benfodil a inventé lors d'une résidence à bord d'un voilier naviguant en Méditerranée. Sur une proposition de Julie Kretzsch-mar, s'engage une collaboration entre l'auteur Mustapha Benfodil, le chorégraphe Thierry Thieû Niang et l'acteur Samir El Hakim. Dans le cadre des Rencontres à l'échelle 2009, ils imaginent ensemble, autour de cette odyssée tortueuse, un «essai chorégraphique» dans lequel gestes et mots ont dessiné un voyage terrible, une fuite, un exil, un cri... cette pièce sera présentée le 19 novembre à 19h à La Friche la Belle de Mai. L'écriture de ce texte, encore inédit, continue d'être mise au travail pendant les répétitions. Les gestes croisés de la metteur en scène Julie Kretzschmar et du chorégraphe Thierry Thieû Niang se mêlant à son écriture nerveuse et poétique auront pour conséquence un spectacle assurément beau et des plus puissants, en attendant de le voir en Algérie... Toutefois une lecture publique et stage dirigé par Julie Kretzschmar et Thierry Thieû Niang auront lieu au Centre culturel français d'Alger en janvier 2011.