Le gouvernement gagnera sa bataille contre les marchandises contrefaites lorsqu'il disposera d'institutions de contrôle. Il est admis que ce n'est pas le financement qui est important au vu des potentialités dont dispose l'Algérie, mais plutôt l'expertise européenne afin qu'elle soit prête à une intégration dans la zone de libre-échange avec l'Union européenne en 2017. Cette expertise est demandée, entre autres, dans le domaine du contrôle des produits importés ou produits locaux dont certains ont un impact immédiat sur la santé, comme les médicaments et l'alimentation. Mais même les laboratoires de contrôle et d'essai doivent avoir leurs normes. C'est pour cette raison qu'ils sollicitent le visa de l'Organisme algérien d'accréditation. Comme il y a la police des polices, il y a aussi le contrôleur des contrôleurs. Et il a lui-même besoin de nouveaux locaux pour remplacer ceux, exigus, qu'il occupe actuellement à Hussein Dey. Il a aussi besoin de revoir le champ de ses compétences en optant pour des aménagements juridiques de son décret de création. Il a aussi besoin d'élargir ses ressources humaines. Cela dans le but final de protéger le consommateur. Pour cela, Algerac a d'abord fait appel à l'expertise internationale. Français, Tunisiens et experts de la Commission européenne se déplacent régulièrement à Alger pour expliquer les vertus d'une certification des produits. Les experts algériens participent aussi à des colloques internationaux sur la question afin d'expliquer la structure qualité de l'Algérie dans le but de faciliter le commerce international. Un atelier thématique a eu lieu en novembre dernier à Alger sur les Accords pour l'évaluation de la conformité et l'acceptation des produits industriels. Depuis, la situation a évolué, puisque la France a accepté, au nom de l'Union européenne, de mettre son expertise à la portée de l'Algérie. Un accord de jumelage avec Afnor sera signé avant la fin du mois, nous confie Nouredine Boudissa, directeur général de l'Office algérien d'accréditation. L'Unité de gestion du programme d'appui à la mise en oeuvre de l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne supervise toute l'opération. L'Office de métrologie légale, sous tutelle du ministère de l'Industrie, le Laboratoire national de contrôle des travaux publics et des laboratoires du ministère du Commerce, sont aussi concernés par la qualité. Les experts sont unanimes à considérer que l'observance des règles de qualité facilitera l'exportation des produits algériens, non seulement vers l'Union européenne, mais également vers d'autres régions comme l'Amérique du Nord: les normes européennes et américaines étant quasiment identiques. C'est aussi un moyen de protéger la santé du consommateur local. En outre, il se peut que des entreprises étrangères, installées en Algérie, décident de ne traiter qu'avec des homologues garantissant une qualité irréprochable des produits. Il n'est pas étonnant qu'il soit exigé alors, des normes européennes. Les actions de vulgarisation entreprises par des Algériens ou des étrangers mettent l'accent sur la sensibilisation des administrations concernées et des opérateurs économiques par l'exportation des produits industriels vers l'Union européenne ainsi que des bénéfices et implications de l'adoption de normes de qualité. D'ailleurs, la circulation des produits entre l'Algérie et l'Union européenne n'en sera que plus facilitée. De cette manière, il sera possible d'améliorer la compétitivité des produits algériens dans les marchés internationaux et faciliter leur accès au marché de l'Union européenne. Un projet de jumelage d'un montant d'un million d'euros est prévu pour tendre vers cet objectif.