Le secteur privé, l'Etat et la Bourse sont trois agents économiques dont la solidarité est nécessaire pour aboutir au développement. «Il faut regarder les entreprises en tant que créatrices de richesses.» Cette sentence est de Mohamed Seghir Babès, président du Conseil national économique et social. Il s'exprimait hier à Alger à l'occasion de lancement officiel de Hawkama El Djazaïr, qui est un institut de la gouvernance d'entreprise dont l'initiative revient au Centre d'action et de réflexion (Care) autour de l'entreprise. Babès trouve aussi qu'il est inopportun de parler de gouvernance économique si elle n'est pas associée à la gouvernance politique des libertés économiques et la lutte contre la pauvreté ainsi que le développement humain. Ces thèmes sont parmi les principaux axes de réflexion du Cnes, a-t-il dit. Sans oublier la bonne gouvernance. De son côté, Abdelkrim Boudra, président de Care, a insisté sur le fait que les sociétés économiques sont invitées à adhérer à cette initiative. Slim Othmani, un des initiateurs de la démarche, a préféré plaider en faveur de l'entreprise, en s'adressant à Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'Abef. (Association des banques et établissements financiers) La genèse de Hawkama remonte à la réalisation d'un Code algérien de gouvernance d'entreprise, idée née dans le sillage du premier séminaire international sur la gouvernance d'entreprise qui s'est tenu à Alger, au mois de juillet 2007. Le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise, le Forum des chefs d'entreprise et l'Association des producteurs algériens de boissons se sont aussitôt engagés à traduire l'idée en projet et à assurer sa concrétisation. Une Task Force nationale représentative a été mise en place en vue d'élaborer et de préparer la publication du premier Code durant l'année 2008. Ce projet a été fortement soutenu par le gouvernement à travers l'ex-ministère de la PME et de l'Artisanat. Care a entrepris un travail de vulgarisation du code et a lancé une enquête nationale sur la perception et les pratiques de gouvernance d'entreprise en Algérie. Parallèlement à des initiatives, est née au sein de Care l'idée de création de l'Institut algérien de la gouvernance d'entreprise (Hawkama El Djazaïr), après étude des différents scénarii de pérennisation.. Selon Abdelkrim Boudra, président de Care, le choix de créer Hawkama El Djazaïr au sein de ce cercle, permet de poursuivre le programme de vulgarisation des pratiques sans entraves, en attendant de réunir les conditions de son indépendance. «Nous allons continuer notre concertation avec le monde des entreprises et les pouvoirs publics. Notre ambition est de créer, dans les meilleurs délais possibles, une structure autonome en partenariat avec les différents acteurs privés et publics», dit-il. Slim Othmani, président de l'ex-Task Force, a affirmé qu'afin de bénéficier des meilleures pratiques dans le monde, Care s'est appuyé sur l'expertise mondialement reconnue de Cipe, dans la promotion de la gouvernance d'entreprise. «Nous avons l'ambition de proposer aux entreprises algériennes les meilleures expertises dans le monde», ajoute-t-il. Interrogé sur le triptyque secteur privé, Etat et Bourse, Lyès Kerrar, consultant et patron d'Humilis, a indiqué que ce sont trois agents économiques dont la solidarité est nécessaire pour aboutir au développement.