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Une Union Méditerranéenne pour masquer l'échec de l'U.E des 27
Publié dans Le Maghreb le 25 - 06 - 2008


Par Hiba Sérine A.K
Le Président Bouteflika aura-t-il eu finalement raison de ne pas impliquer l'Algérie trop vite dans le projet de l'Union Pour la Méditerranée ? Les réserves exprimées par notre pays à François Fillon sont certainement de teinte politique et surtout de coloration diplomatique où Israël figure comme premier grief. Mais au fond on hésite à croire à El Mouradia que ce projet arrivera à connaître une issue. Car, avec la Présidence Française de l'Union Européenne, ce mois de Juillet, l'U.E a toutes les peines du monde à avancer. Refroidi par le " non Irlandais " Nicolas Sarkozy aura à remettre sur ses pieds une union des 27 encore groggy par le ko du pays du trèfle vert. Cependant des analystes de plus en plus sceptiques ne donnent pas cher de la peau de l'U.E qui joue sa survie ce deuxième semestre de 2008. Alors, Sarkozy arrivera-t-il à tenir les deux challenges U.E et UMP ? Le constat n'est guère reluisant pour l'U.E, les experts examinent l'Europe et nous livrent leurs observations. "L'Europe est un processus complexe et contradictoire. Ses résultats sont toujours dans l'entre-deux. En attendre beaucoup, c'est être en permanence déçu." Le chercheur français Zaki Laïdi, animateur de l'agence intellectuelle Telos, professeur au Collège d'Europe de Bruges, est un des observateurs les plus aiguisés de la puissance européenne. Parce qu'il examine l'Europe des Vingt-Sept sans concession, prenant en compte son impact dans tous les secteurs d'activité - commerce, technologies, énergie, environnement - ce dernier brandit depuis plusieurs années une thèse séduisante en ces temps de nouvelles difficultés institutionnelles de l'Union. La force de l'Europe, explique-t-il, est de diffuser ses normes et ses standards à travers le monde. Or comme la norme, selon lui "se substitue peu à peu aux frontières" dans l'économie mondialisée, cette puissance normative prend peu à peu le pas sur les puissances militaires classiques, tels les Etats-Unis, frappés par "la loi des rendements décroissants": toujours plus de moyens militaires nécessaires, avec à la clef une domination impériale de plus en plus fragile... Envahir un territoire puis contrôler sa population devient en somme de plus en plus cher. La gabegie de l'Irak est passée par là. Mieux vaut, par une habile diffusion de normes, devenir une sorte d'arbitre privilégié du grand jeu commercial, technologique et environnemental international. Cette thèse de la force normative, dont Zaki Laïdi nous reprécisait récemment qu'elle ne vise pas "à une victoire", mais qu'elle construit de fait une "puissance européenne", est intéressante à réexaminer dans le contexte de l'"après-non irlandais" au Traité de Lisbonne. Car enfin, quelle est la première norme de l'intégration européenne sinon le projet communautaire lui-même? Sur la scène internationale, et notamment en Asie orientale où des tentatives de coopération régionales voient le jour autour de l'Association des nations de l'Asie du Sud-est (ASEAN), cette "norme" primaire qu'est la construction européenne (avec son triptyque Commission - Gouvernements - Parlement) a maintes fois fait l'objet d'exposés et de conférences par des diplomates et experts débarqués de Bruxelles. L'auteur de ces lignes, précédemment basé à Bangkok et Tokyo, en a été maintes fois le témoin. L'Europe, ainsi, a toujours prétendu proposer son modèle politique si complexe au reste du monde. Or que montre, loin de Bruxelles, l'échec irlandais? Que l'Europe, puissance normative et donneuse politique de leçons, est engluée dans ses problèmes. Que son modèle, aussi subtil soit-il, n'est décidément pas aussi exportable. Prenons pour preuve de cette désaffection européenne un autre intellectuel: le Singapourien Kishore Mahbubani, chantre des valeurs asiatiques et convaincu que l'Europe est en irrémédiable perte de vitesse. Pour lui "l'Union européenne a échoué, car elle n'est pas parvenue à exporter son modèle de prospérité. Qu'on le veuille ou non, la démocratie crée sans cesse de nouveaux pôles d'égoïsme, de plus en plus difficiles à surmonter". Notre analyste singapourien, n'en admire pas moins le leadership européen dans la lutte contre le réchauffement climatique. Mais pour lui, la première des normes européennes, à savoir la construction collective à Vingt-Sept, demeure indigeste et inadaptée aux défis d'aujourd'hui: "Les Européens adorent nous servir leurs leçons démocratiques mais nous, Asiatiques, sommes lassés du refrain. Nous connaissons trop leur double standard, lorsque leurs intérêts commerciaux sont en jeu. L'Asie est prête au dialogue avec l'Europe, mais pas à accepter telles quelles ses normes politiques, économiques, sociales ou technologiques. Ce que l'on veut, c'est un dialogue d'égal à égal." Cette confrontation de point de vue est passionnante. Surtout au lendemain du non irlandais qui, on le sait, aurait fort bien pu avoir lieu en France, en Italie ou au Royaume-Uni si d'autres pays avaient consulté leurs citoyens. Nous en retenons, pour avoir bien lu et écouté ces deux experts, que la puissance normative européenne avance peut-être, mais ne séduit pas. Un peu comme ces juristes éminents et grisonnants dont les travaux façonnent la conduite des affaires dans tel ou tel domaine, mais sans susciter pour autant de vocations dans les facultés de droit. Le message de l'Algérie en ce sens est fort: que l'Europe n'ait pas besoin d'une puissance militaire extérieure pour exister - d'autant qu'elle est, à Vingt-Sept, presque impossible à mettre sur pied - est une évidence. Mais si au-delà des normes que produit la partie "éclairée" de la bureaucratie bruxelloise, le projet européen ne parvient pas à séduire, à intéresser et être perçu comme une forme de modèle, sa fragilité ne fera que croître. Si les joueurs, sur le terrain de la mondialisation, perçoivent de plus en plus les rhumatismes de l'arbitre européen, la tentation sera grandissante de s'affranchir demain des règles qu'il s'efforce d'édicter. Aussi bonnes soient-elles.


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