La 23e session des JCC se tiendra du 23 au 31 octobre 2010 avec 49 films en provenance de 17 pays et plusieurs invités prestigieux. On se souvient de la célèbre phrase lancée par un Lyès Salem, fort enthousiaste «Algéria is back!» du haut de la scène du théâtre municipal de Carthage, Tunis, après avoir raflé Trois Prix (première oeuvre, Prix des jeunes et meilleur second rôle pour Rym Takoucht). Cette année encore, l'Algérie prendra part aux Journées cinématographiques de Carthage qui accueilleront pendant huit jours, des sommités du cinéma du monde, toutes nationalités confondues, principalement arabe et africaine, mais aussi européenne. Le coeur des Tunisois battra en effet au rythme du cinéma. Cinéphilie, échanges et ouverture sur ce que la cinématographie régionale et mondiale présente comme nouveautés et comme propositions stimulantes seront au rendez-vous. «Les JCC prendront acte d'une nouvelle donne: penser et interagir à l'arrivée des nouvelles technologies qui semblent déplacer et réorganiser les frontières entre les genres et les formats... Comme elles continueront à valoriser l'étape scénario, dans un contexte où de nouvelles façons de produire émergent et où la diversité gagnerait à être repensée en prenant en compte les regards du Sud. Nous attendons donc vos films (courts et longs, documentaires et fictions) et vos scénarios qui de l'atelier de projets porteront les images à venir...Images utiles, images passionnées...Celles qui ont fait et qui continueront à faire de Carthage une fête de tous les cinémas...», affirment les organisateurs. Sur les 49 films en provenance de 17 pays, l'Algérie sera présente via trois films. «Le voyage d'Alger» d'Abdelkrim Bahloul, sera en compétition le 29 octobre. Ce film est inspiré de la vie du réalisateur dans la quête de sa mère de reconquérir sa maison spoliée, après l'indépendance... Ce long métrage a valu à sa principale comédienne, Samia Meziane, le Prix de la meilleure interprétation féminine, cette année, au dernier Festival francophone d'Angoulême. Une actrice de talent qui n'a de cesse de multiplier les expériences puisque nous l'avons retrouvée il y a peu de temps sur les planches du TNA dans le cadre d'une pièce de théâtre des plus captivantes. Jamais le court métrage algérien ne s'est senti aussi bien qu'avec le court métrage Khouya de Yanis Koussim qui ne cesse de voler de ses propres ailes et de faire partager son savoir-faire et la qualité du cinéma algérien outre-mer. Après avoir été sélectionné en compétition officielle au Festival du film d'Abu Dhabi (Adff), qui se tient du 14 au 23 octobre 2010 à Abu Dhabi, le court métrage de Yanis Koussim intitulé Khouya (Mon Frère), sera également en compétition officielle aux Journées cinématographiques de Carthage (JCC). Ces sélections interviennent, pour rappel, après celles de Locarno, au mois d'août dernier, où le film de Yanis Koussim avait remporté le prix Cinema e Gioventù (cinéma et jeunesse) pour la section internationale, et de Namur, au début de ce mois. Le controversé Malek Bensmaïl, auteur, notamment de Aliénations et La Chine est encore loin, sera également présent en compétition avec son film documentaire La Guerre secrète du FLN en France. Enfin un hommage appuyé sera rendu à l'auteur de Hors-la-loi Rachid Bouchareb, aux côtés notamment de la comédienne palestinienne Hiam Abbas ou encore feu Sotigyu Kouyaté que Rachid Bouchareb connaît très bien pour l'avoir fait jouer, notamment dans London River qui lui a valu le Prix de la meilleure interprétation masculine au Festival international du film de Berlin, en février 2009. Bâton rouge, Poussières de vie, et Indigènes sont les films de Rachid Bouchareb que le public tunisois aura le plaisir et le privilège de (re) voir. Un double hommage sera aussi rendu à la fois à Sotigyu Kouyaté et Rachid Bouchareb via le magnifique film Little Sénégal. Il est bon de signaler que c'est le film Un homme qui crie du Tchadien Mahmet Saleh Haroun (Prix spécial du jury au Festival international de Cannes 2010) qui sera projeté à la cérémonie d'ouverture des JCC.