L'enquête de la Gendarmerie nationale a duré plusieurs mois et a touché pas moins de 5 wilayas de l'est du pays. C'est l'une des plus grandes prises dans le trafic du ciment que viennent de réaliser, avec brio, les services de la Gendarmerie nationale, à l'est du pays. Agissant sur la base de renseignements vérifiés et recoupés, les services de la gendarmerie ont démantelé le réseau à l'origine de la grave pénurie de ciment dans cette partie du pays. Ces investigations ont été menées en coordination avec les wilayas de Batna, Tébessa, Skikda, Sétif et Constantine. L'opération s'est soldée par l'arrestation de pas moins de 258 personnes dont des cadres travaillant aux niveau des cimenteries des wilayas citées plus haut, des entrepreneurs et des commerçants exerçant dans le secteur du bâtiment. Les mis en cause devront répondre des chefs d'inculpation de constitution d'association de malfaiteurs, imitation des cachets de l'Etat, faux et usage de faux, escroquerie, abus, non-dénonciation des crimes, déclarations mensongères et spéculations illicites, entre autres. L'enquête dévoile que la quantité de ciment ayant fait l'objet de spéculation a atteint près de 270 tonnes, équivalent à 169 milliards de centimes. La quantité en question a été détournée vers le marché noir et cédée à 750 DA le sac. Selon le colonel Ben Naâman Mohamed Tahar, on aurait pu construire l'équivalent des centaines de logements sociaux d'après une opération de calcul effectuée par ses services. L'on est en mesure de dire que c'est l'affaire de l'année. C'est en présence du responsable de la cellule de communication de la Gendarmerie nationale, le colonel Kerroud, et le chef du groupement de la Gendarmerie à Constantine, le lieutenant- colonel Sarhoud, que le chef du secteur du commandement de la 5e Région militaire, Ben Naâman Mohamed Tahar, du même organe sécuritaire, a rendu publique l'enquête relative au trafic de ciment. Durant six mois, les brigades de recherche au niveau de cinq wilayas ont été à pied d'oeuvre pour démasquer les auteurs d'un grave crime économique Les chiffres sont spectaculaires. Afin de stopper ce phénomène, des procédures très strictes ont été mises en oeuvre pour l'obtention de ciment a-t-on indiqué, et le nouveau règlement est en mesure même de mettre définitivement fin à ce trafic. Les services de la Gendarmerie nationale ont rendu également publique une affaire et non des moindres, relative à la falsification des documents officiels et administratifs dont les cartes grises pour la circulation des véhicules. L'enquête, qui a débuté à Bordj Bou Arréridj, a permis de dévoiler l'identité des mis en cause, à Oran, Alger, Laghouat, M'sila, Sétif, Mostaganem, Blida, Djelfa et Bordj Bou Arréridj. Dix personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette enquête dont sept ont été placées en détention préventive, alors que 1413 faux documents ont été saisis. Les investigations ont permis aux services de la Gendarmerie nationale de saisir la procédure appliquée par cette association de malfaiteurs pour aboutir à fabriquer de vraies cartes grises à la base d'un faux dossier et de faux documents. Toujours dans le cadre de leurs fonctions, les mêmes services ont traité pas moins de 134 affaires relatives au trafic d'armes et de munitions. Les opérations se sont soldées par la saisie de 82 pièces d'armes de différents calibres et une importante quantité de munitions et d'explosifs en plus d'une quinzaine de bombes lacrymogènes et des produits servant à la fabrication de bombe, tels que le mercure et le phosphate.Le bilan de la Gendarmerie nationale au cours de ces neuf derniers mois fait état de l'arrestation de 16.066 personnes dont 723 femmes. 2426 ont été placées sous mandat de dépôt. Les crimes les plus nombreux sont ceux relatifs aux atteintes aux personnes avec 7759 affaires, soit 48%. Plusieurs affaires de contrebande et concernant le trafic de drogue ont été également traitées par les mêmes services. En ce qui concerne le trafic de drogue il a été établi le traitement de 709 affaires avec l'arrestation de 1178 personnes et la saisie de 341.184 kg de kif et 6332 psychotropes. A noter que toutes ces affaires élucidées durant un parcours de neuf mois, ont été menées sur les 15 wilayas de l'Est par les brigades de recherches de la Gendarmerie nationale du commandement de la 5e Région militaire.