Les éditeurs égyptiens ont finalement boudé le Salon et refusé ainsi l'invitation qui leur a été adressée par le ministère de la Culture. Le président de la République a inauguré hier, au Complexe olympique Mohamed-Boudiaf, la 15e édition du Salon international du livre d'Alger (Sila). Accompagné du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et de plusieurs membres du gouvernement, le chef de l'Etat a fait le tour des stands où des explications lui ont été fournies par les organisateurs sur les différents exposants et le déroulement de cette manifestation culturelle qui s'étalera du 26 octobre au 6 novembre 2010. Quant à l'ouverture au public, elle est prévue pour aujourd'hui. Le président de la République qui a entamé la visite des stands par celui de la Suisse, pays invité d'honneur à cette 15e édition du Sila, s'est intéressé au livre scolaire et universitaire. Au stand helvétique qui a notamment exposé des livres scientifiques et techniques, le président a émis le souhait que «les étudiants trouvent ce qu'ils veulent». Le Président s'est particulièrement attardé au stand de l'Anep, entreprise ayant édité quelque 600 titres sur l'histoire de l'Algérie et qui envisage aussi d'acquérir les droits d'édition d'autres titres sur le même thème. Le chef de l'Etat a également visité le stand de la maison d'édition Casbah où il s'est enquis des nouveautés de la rentrée littéraire. Le Président Bouteflika a également visité les stands d'autres pays, notamment ceux d'Al Maqtaba Charquia (La librairie orientale) du Liban et de l'Union des éditeurs tunisiens. L'une des plus «prestigieuses» manifestations du monde du livre en Algérie se tiendra pour la seconde fois consécutive sous un chapiteau au Complexe olympique Mohamed-Boudiaf. Parmi les pays exposants, ce sont les éditeurs égyptiens qui ont fait faux bond. Viendra? Viendra pas? Telles sont les interrogations absurdes imposées par une polémique fastidieuse suscitée par les déclarations du premier responsable de la manifestation, il y a près de deux mois. Les éditeurs égyptiens ont finalement boudé le Salon. Même si Smaïn Ameziane a affirmé, il y a quelques semaines, qu'ils ont bel et bien été invités par le ministère de la Culture. Quoi qu'il en soit, le Salon accueille cette année quelque 400 maisons d'édition représentant une trentaine de pays des cinq continents. Organisé sous le thème «Place aux merveilles», le Salon se déploie sur une superficie de 20.000 m² réservée aux différents stands. La Suisse, qui est l'invité d'honneur de cette édition, est présente avec une vingtaine d'éditeurs, soit 800 titres allant de l'histoire aux sciences exactes, en passant par la littérature, la politique et la sociologie. La délégation suisse, constituée d'éditeurs et écrivains, a prévu, dans le cadre de sa participation, des conférences et des tables rondes, ainsi que la projection d'un film présentant des personnalités scientifiques suisses. Des conférences abordant différents thèmes se rapportant à l'édition et au livre sont au programme de la manifestation. Ces conférences seront animées, notamment par Georges Corm, auteur de plusieurs ouvrages, Jacques Vergès (avocat ayant soutenu la Révolution algérienne) et Benjamin Stora (historien). Des rencontres littéraires seront animées par les écrivains Ouassini Laâredj et Merzak Begtache. Zineb Laouedj donnera, pour sa part, un récital poétique. En marge du Sila, un hommage sera rendu au moudjahid Lakhdar Bentobal, à l'universitaire Abdallah Cheriet et à l'écrivain Tahar Ouettar. Cela étant, de nombreux observateurs ont exprimé une certaine réticence pour cette manifestation. Le commissaire du Salon Smaïn Ameziane a affirmé, il y a quelques jours lors d'un entretien qu'il a accordé au confrère Liberté. «C'est un salon classique comme tous les salons, sauf qu'il y a dix conférences de haut niveau, cinq hommages qui seront rendus à Ouettar, Djeghloul, Bentobal, Saramago...», a-t-il précisé.