Ils ont déserté les salles d'audience et ont battu le pavé pour protester contre ces dérives. Les avocats du barreau de Tizi Ouzou ont organisé, hier matin, devant le tribunal, un sit-in de protestation contre «le grave dérapage» commis avant-hier lors de l'arrestation d'Abrika et de trois de ses camarades dans l'enceinte du tribunal. Certains avocats, ayant essayé de s'interposer contre ces méthodes «policières», ont été bousculés et même blessés et leurs robes déchirées. Devant le tribunal de Tizi Ouzou, les avocats nombreux et en robe noire, affichaient leur indignation pour ce qui est arrivé à leurs confrères, alors qu'ils essayaient de rappeler aux policiers «les obligations élémentaires qui doivent imprégner les interpellations policières...». Ainsi donc, les avocats ont déserté les salles d'audience et ont battu le pavé pour protester contre ces dérives. Me Chellat, le bâtonnier du conseil de l'Ordre, a pris la parole pour dénoncer de tels actes. Il dira: «On n'est pas disposé à se laisser marcher sur les pieds. Dans un Etat de droit, il ne saurait y avoir de violation de l'enceinte d'un tribunal. C'est inadmissible qu'en 2002, des avocats se fassent ‘‘tabasser'' à l'intérieur d'un tribunal. Il y a mille et une manières de rétablir l'ordre.» Il achève son allocution en déclarant que «le conseil de l'Ordre des avocats de Tizi Ouzou, se réunira jeudi prochain, pour prendre les mesures adéquates qui ne vont pas se limiter à la seule wilaya de Tizi Ouzou». A noter, que le sit-in s'est passé dans le calme absolu et surtout en l'absence de policiers. Les seuls agents présents étaient ceux habituellement affectés à la garde d'honneur du tribunal. Il faut également souligner la dignité des membres du barreau et surtout leur détermination à «tout faire pour que de pareils dérapages de policiers ne se reproduisent plus». Dans la foule, on pouvait également apercevoir Me Zehouane, le vice-président de la Laddh.