cela se passait dans l'enceinte d'un tribunal, ce qui est inadmissible pour le conseil de l'Ordre des avocats. Le conseil de l'Ordre des avocats de Tizi Ouzou est sens dessus dessous. L'arrestation, hier matin, en pleine salle d'audience du tribunal de Tizi Ouzou de quatre délégués, dont Belaïd Abrika, n'est pas un fait banal. Cette interpellation aussi mouvementée qu'étrange, cela se passant dans l'enceinte d'un tribunal, est qualifiée par le conseil de l'Ordre des avocats, de grave dérapage. Dans un communiqué signé du bâtonnier et transmis à la presse, les avocats après avoir rappelé les circonstances rocambolesques de l'arrestation, ont relevé le fait que «ces interpellations ont eu lieu dans l'enceinte du tribunal» et que «des avocats du barreau de Tizi Ouzou ont essayé d'intervenir pour (...) calmer les esprits et rappeler les plus élémentaires obligations devant imprégner toutes interpellations policières». Comme les avocats se demandent si réellement «ces personnes ayant procédé aux interpellations sont des agents de police...». Le communiqué des avocats soulève le cas de «brutalités physiques contre certains avocats, occasionnant à ces derniers des blessures et des déchirures de robes...». Pour les rédacteurs du communiqué, «les agissements constituent une grave atteinte tant à la personne qu'à l'avocat, lui-même, agissant de surcroît dans l'exercice de sa profession». A la suite de quoi, le conseil de l'Ordre considère «ne pas pouvoir rester insensible et muet devant de pareils faits...». Outre la dénonciation ferme des faits, les avocats du barreau de Tizi Ouzou comptent organiser un sit-in de protestation aujourd'hui, devant le tribunal de Tizi Ouzou et, si possible, devant les tribunaux de Draâ El-Mizan, de Tigzirt, d'Azazga et d'Aïn El-Hammam. Dans la journée d'hier, et à la suite de ces graves incidents, les Robes noires ont quitté l'audience. Selon certaines sources, une grève est même possible. Selon Me Saheb du barreau de Tizi Ouzou, «on a été pour assister des jeunes impliqués dans des manifestations, on a assisté à l'impensable! Les franchises du tribunal ont été violées et des avocats gravement bousculés ! Il y a là une atteinte à l'intégrité de l'avocat et donc au droit à la défense!». Une autre source révèle que le procureur de la République approché par un membre du barreau à propos de cette triste affaire, aurait répliqué: «Ce sont des affaires politiques!». Cette affaire, assez triste au demeurant, peut conduire les avocats du barreau de Tizi Ouzou à des actions de protestations soutenues