Votre journal célèbre aujourd'hui, 11 novembre 2010, ses dix années d'existence sur la scène médiatique nationale. Pour les nations à grande tradition journalistique, dix ans c'est un infime détail dans l'histoire de la presse écrite. Mais pour un pays comme le nôtre où la presse privée n'est qu'à ses premiers balbutiements, c'est une période suffisante pour faire le distinguo dans un environnement médiatique foisonnant. Mais qu'est-ce qui distingue justement L'Expression des autres journaux hormis sa ligne éditoriale nationaliste? Dans ce chapitre, L'Expression n'a pas fait dans le «copier-coller». Un style incisif et tranchant. Des titres forts, informatifs et incitatifs, sont les caractéristiques qui forgent l'identité de ce journal qui est le plus jeune parmi le peloton des cinq premiers quotidiens francophones en Algérie. Le baromètre de la presse mondiale, Courrier international, a eu ces qualificatifs pour définir L'Expression: «C'est un journal qui a une vision décalée de l'actualité.» Tout est dit ou presque dans cette phrase. Une vision décalée avec laquelle L'Expression a su rapporter et commenter les faits de l'actualité sans s'encombrer d'une éthique lénifiante. Car le journal a toujours fait sienne la citation: «Vous lirez dans L'Expression ce que vous ne lirez nulle part ailleurs.» Ses écrits, ses prises de position ont fini par expliquer que s'il est plus confortable d'être lisse, tout journal d'influence qui fait avancer les choses sait quand et comment casser les balises des lignes conventionnelles. De fait, tout s'explique et il est aisé de comprendre la différence fondamentale qui sépare le journalisme des «parrains» de celui de la compétence et de la vocation pure! L'Expression reste un journal vériste. Il faut faire avec! Il souffle aujourd'hui sa dixième bougie, alors que certains brûlots publiés dans ses colonnes sont encore dans les mémoires. Juste pour l'assaisonnement, rappelons alors quelques-uns: «Taisez-vous général!», «Retirez vos gendarmes, Monsieur le Président», «C'est ça donc l'Amérique?» et tant d'autres titres insufflés par son directeur de publication, Ahmed Fattani, adepte du «journalisme d'assaut». Pour marquer son identité il faut noter que L'Expression est l'un des rares sinon le seul quotidien à réserver encore pour son lectorat, au minimum une page de culture au moment où cette rubrique a disparu depuis longtemps des autres quotidiens. L'Internationale rallonge la liste des rubriques radiées de la pagination. Et c'est à L'Expression qu'elle retrouve toute sa place et sa dimension avec des analyses et des commentaires quotidiens. Soucieux de livrer une lecture algérienne des événements internationaux, L'Expression ne s'est jamais séparé de la rubrique animée. Le mixage entre l'ancienne et la nouvelle générations de journalistes est aussi une autre caractéristique qui distingue L'Expression des autres. Un journal qui sait hausser le ton quand il le faut pour dénoncer, attirer l'attention et désigner les responsables.