Avant même l'ouverture des débats, le chef de l'exécutif américain a affirmé sa volonté d'ancrer les Etats-Unis en Asie, en prêchant en faveur de la conclusion d'un pacte de libre-échange transpacifique (TPP). Les pays d'Asie-Pacifique (Apec) ont commencé hier à discuter de la libéralisation des échanges dans cette région représentant la moitié du PIB mondial, sur fond de rivalité entre les Etats-Unis et la Chine. Le sommet, organisé jusqu'à aujourd'hui dans le port de Yokohama, près de Tokyo, a été inauguré par le Premier ministre japonais Naoto Kan en présence des représentants de 21 économies d'Asie-Pacifique, dont les présidents américain Barack Obama, chinois Hu Jintao et russe Dmitri Medvedev. Avant même l'ouverture des débats, le chef de l'exécutif américain a affirmé sa volonté d'ancrer les Etats-Unis en Asie, en prêchant en faveur de la conclusion d'un pacte de libre-échange transpacifique (TPP). «La sécurité et la prospérité du peuple américain sont inextricablement liées à la sécurité et la prospérité en Asie», a déclaré M.Obama dans un discours devant des entrepreneurs. Au lendemain de la réunion du G20 à Séoul, où les propositions américaines ont été mises en minorité, M.Obama a par ailleurs défendu sa politique économique pour redynamiser la reprise. La Chine et l'Allemagne, principaux exportateurs mondiaux, ont fustigé à Séoul la décision de la banque centrale américaine (Fed) d'injecter 600 milliards de dollars dans les circuits financiers, ce qui permet, selon elles, d'affaiblir artificiellement le dollar pour avantager les exportations américaines au risque de menacer la stabilité financière de la planète. Washington accuse de son côté la Chine de maintenir sa monnaie, le yuan, à un niveau sous-évalué afin de rendre ses produits plus compétitifs et exige qu'elle réduise son énorme excédent commercial. Un haut responsable américain a déclaré hier que les Etats-Unis attendaient de Pékin des progrès sur le cours du yuan face au dollar d'ici à la venue en janvier du président chinois Hu Jintao à Washington. Dans un discours devant le même parterre d'entrepreneurs, le numéro un chinois a répliqué vertement qu'il ne fallait pas en demander trop aux pays émergents, afin de ne pas entraver leur croissance. «Leur demander d'assumer des responsabilités et des obligations au-delà de leurs capacités et de leur niveau de développement ne fera aucun bien à la coopération internationale et au développement mondial», a-t-il estimé. «Cela ne pourra qu'occasionner des dommages aux marchés émergents d'Asie-Pacifique». Interrogé au sujet de ces échanges d'amabilités entre les deux premières puissances économiques mondiales, le directeur-général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, les a renvoyées dos à dos. «Chacun pense que les autres doivent faire plus d'efforts que soi-même», a-t-il déclaré. «Les Chinois font des efforts en déplaçant le centre moteur de leur croissance vers un modèle qui est moins centré sur l'export et plus centré sur la demande interne, cela ne va pas se faire en cinq minutes mais il faut qu'ils le fassent le plus vite possible», a-t-il relevé. «D'un autre côté, il faut que les pays développés fassent des efforts aussi pour modifier leurs propres déficits. Chacun a son travail à faire chez soi», a-t-il ajouté. L'autre rivalité qui plane sur l'Apec oppose le Japon à la Chine, notamment au sujet d'îles de la mer de Chine orientale, revendiquées par les deux pays.