Les stocks sont prêts selon le responsable de Milk-Trade. L'approvisionnement des producteurs privés en poudre de lait n'est qu'une question de temps. Quelques jours au plus, soutient le responsable de Milk-Trade (filiale de Giplait), M.Benariba. La filiale a été chargée, faut-il le souligner, d'approvisionner les producteurs en poudre de lait en attendant la création de l'office national du lait. Les stocks sont prêts, selon notre interlocuteur. «Nous attendons seulement que le prix de subvention soit fixé», nous a-t-il précisé. La quantité prévue à l'importation est de 26.200 tonnes de poudre de lait. Deux offres d'appel ont été lancés à ce propos. Le premier concerne une quantité de 12.000 tonnes et le deuxième 14.200 tonnes. Une subvention de 15DA/litre a été assurée pour les trois mois de mars, avril et mai. Les producteurs privés jugent cette subvention insuffisante. Aussi, la réapparition du vent de contestation parmi les producteurs privés est due à la nouvelles flambée des prix de la poudre de lait sur le marché mondial. Selon la Confédération algérienne du patronat (CAP), le prix de cette matière première a atteint, ces derniers jours, les 420 dinars le kilogramme sur le marché local, tandis que sur le marché international, la tonne de poudre dépasse la barre des 570 dollars. Ce qui fait que la facture d'importation des produits laitiers de l'Algérie ne fait que s'alourdir dépassant même le cap des 80 milliards de dinars en l'espace de quelques mois seulement. Les producteurs privés protestent également contre la subvention promise par l'Etat et qui tarde encore à se concrétiser. Les retards touchent surtout les subventions concernant la production des mois de juin et juillet, selon la confédération. Ils menacent de revenir à la charge et de suspendre la production du lait en sachet. De leur côté, le président-directeur général du groupe public Giplait, M.Chahed Abdelkader, ainsi que le directeur technique, M.Khlifi, rassurent et assurent que l'entreprise qu'ils gèrent n'est pas affectée par cette crise. Elle continuera, selon eux, de fonctionner et doublera même d'effort pour satisfaire, au maximum, les besoins des citoyens. Malheureusement, cette crise, qui persiste depuis le mois de mars dernier, ne cesse d'affecter, outre le lait pasteurisé, la production des produits laitiers dérivés. Les produits comme le fromage et le yaourt sont également touchés par des pénuries et des augmentations de prix. D'ailleurs, le prix d'un pot de yaourt est désormais plus cher. Il est passé de 12 à 15DA. Pourtant, nous explique le P-DG de Giplait, la poudre utilisée pour avoir un litre de lait peut produire huit pots de yaourt. Entre les menaces des uns et les affirmations des autres, le consommateur demeure l'éternel dindon de la farce. Pris entre le marteau et l'enclume, il ne sait plus où donner de la tête. D'autant que ces derniers mois, les prix des produits alimentaires de première nécessité ne cessent de prendre de l'altitude. Quand au pouvoir d'achat, il est inversement proportionnel. Une enquête, réalisée par la CAP, fait ressortir qu'une famille de cinq membres dépense mensuellement 2000 dinars, au minimum, dans la consommation de lait et de pain. Apparemment, le lait a tourné depuis longtemps.