Le Premier ministre sahraoui a épinglé José Luis Zapatero dont le pays porte une responsabilité historique dans le conflit du Sahara occidental. Le gouvernement sahraoui a regretté le fait que le chef du gouvernement espagnol n'ait pas fait mention de «la grave situation» qui prévaut à El Aâyoune, au cours de la conférence de presse qu'il a donnée, samedi à Lisbonne, lors de la clôture du sommet de l'Otan. «Le gouvernement sahraoui regrette profondément que le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodrigues Zapatero, ait occulté de mentionner la grave situation dans la ville sahraouie occupée, El Aâyoune, qui a nécessité une session spéciale du Conseil de sécurité, suite à l'assaut donné par les forces marocaines contre Gdeim Izik, à l'aube du 8 novembre 2010», a souligné Abdelkader Taleb Omar, dans un communiqué répercuté par l'agence de presse sahraouie SPS. Le Maroc n'est pas sorti de l'auberge...espagnole. Après l'assaut donné par les forces d'occupation marocaines, contre les réfugiés sahraouis du camp de la liberté, l'Organisation mondiale contre la torture (Omct) réclame l'ouverture d'une enquête «exhaustive et transparente». Le pouvoir marocain a du sang plein les mains. Il a beau invectiver et crier à la forfaiture, son système de défense s'apparente à un aveu. Les gages d'une opération militaire «mains propres» que veut donner le Makhzen ne tiennent pas la route. Le flou qui a été maintenu autour de l'attaque sanglante qui a ciblé le 8 novembre à l'aube le camp de toile Gdeim Izik ainsi que la chasse à l'homme qui a été menée à travers les ruelles de la ville de El Aâyoune occupée, ont fait réagir de nombreuses organisations de défense des droits de l'homme. L'une des réactions les plus en vue est celle qui émane de l'Organisation mondiale contre la torture, l'Omct, qui constitue aujourd'hui la principale coalition internationale d'organisations non gouvernementales (ONG) luttant contre la torture, les exécutions sommaires, les disparitions forcées et tout autre traitement cruel, inhumain ou dégradant, a exprimé sa préoccupation quant au sort réservé aux centaines de Sahraouis arrêtés par les forces d'occupation marocaines. L'Organisation mondiale contre la torture plaide pour que toute la lumière soit faite sur les véritables causes ayant provoqué l'exode massif des Sahraouis qui a donné naissance, durant le mois d'octobre 2010, au camp de Gdeim Izik. Comme elle a rappelé que ce sont des tirs à balles réelles dont ont fait usage les forces de répression marocaines sur un véhicule le 24 du même mois, qui ont entraîné la mort de Zoubir Najem El Garhi, âgé de 14 ans, et provoqué de graves blessures aux autres passagers. Le black-out imposé à la ville d'El Aâyoune par les autorités marocaines, l'interdiction faite aux journalistes et aux observateurs internationaux de se rendre dans la capitale du Sahara occidental sous occupation marocaine, figurent parmi les principaux griefs adressés aux autorités du royaume chérifien. L'Omct «a appelé les autorités marocaines à garantir l'intégrité physique et psychologique des Sahraouis arrêtés, à faire cesser les abus, tortures et mauvais traitements infligés aux Sahraouis en détention et à leur garantir un jugement juste et équitable», a rapporté l'agence de presse officielle sahraouie SPS dans une dépêche datée du 20/11/2010. Le pouvoir marocain qui est aux abois n'en fait qu'à sa tête. Il persiste et signe. En effet, samedi dernier, c'est à un parlementaire suédois que le gouvernement marocain a signifié l'interdiction de se rendre de Casablanca vers les lieux du massacre: El Aâyoune. Jonas Schustid voulait s'enquérir sur place des conséquences de l'assaut meurtrier contre le camp de Gdeim Izik, perpétré le 8 novembre dernier par les forces d'occupation marocaines. La RASD a exprimé son indignation. «Le gouvernement sahraoui exprime sa profonde condamnation et dénonciation pour l'empêchement du parlementaire suédois, Jonas Schustid, de s'enquérir de la réalité de la détérioration de la situation dans la ville du territoire sahraoui, El Aâyoune», a précisé le ministère sahraoui des Territoires occupés et de la Diaspora, dans un communiqué. Que cache une telle mesure? «L'intention préméditée du gouvernement marocain de maintenir le blocus, pour occulter les traces du crime odieux commis contre les civils sahraouis», ajoute et souligne le texte. Une fuite en avant qui conduit le pouvoir marocain droit dans le mur.