L'arrêt des travaux de réalisation du projet routier devant relier Laâlam, chef-lieu de la commune de Tamridjet à la commune de Melbou sur 12km, a soulevé, hier matin, la colère des populations concernées. Des dizaines de personnes venues des quatre coins de la commune de Tamridjet, une localité enclavée, ont fermé hier matin la RN 9 au niveau du carrefour reliant Béjaïa à Sétif et Jijel, à la sortie sud de la commune de Souk El Tenine. Le projet de cette nouvelle route, attendu avec impatience par lesdites populations pour ce qu'elle peut leur apporter comme gain de temps en matière de trajet, est à l'arrêt depuis deux ans, a-t-on précisé hier. L'espoir intense de voir enfin la commune désenclavée, s'est effiloché au fil du temps. D'où cette colère citoyenne. Rejoindre Souk El Tenine en parcourant 12 km serait en effet, plus bénéfique pour les habitants que les 24 km actuels. Faute de financement, cette nouvelle route risque présentement de ne pas voir le jour. Et ce ne sont pas les démarches qui ont manqué en vue de débloquer la situation, a-t-on indiqué hier. Les comités de village et les responsables communaux ont multiplié les initiatives afin d'arracher son inscription, donc l'enveloppe nécessaire pour la poursuite des travaux mais en vain. Le vase a fini par déborder et la colère s'est exprimée hier engendrant le blocage de cet important axe de communication, qui n'a pas été sans conséquence sur la circulation routière. Celle-ci était restée bloquée des heures durant. D'importants embouteillages se sont formés dans les deux sens de la circulation. Promis par tous les ministres qui se sont succédé sur les lieux au lendemain du séisme de 5,8 degrés sur l'échelle de Richter qui avait secoué cette localité le 22 mars 2006 faisant 4 morts, il est apparu, selon les informations en notre possession, que le montant du projet dépasserait de trois fois celui de l'enveloppe qui lui a été consacrée initialement. Selon un responsable de la commune, le projet est estimé à quelque 210 millions DA par un bureau d'études. «Où sont passées vos promesses?», «On demande l'achèvement du projet», «Pour la justice sociale», «Le désenclavement ou l'exode rural» sont autant de slogans qu'on pouvait lire sur les banderoles déployées pour la circonstance par les manifestants. Le chef de daïra de Souk El Tenine a tenté, en vain, de débloquer la situation. Les citoyens frondeurs lui préféraient le wali en personne. Jusqu'en début d'après-midi, la situation n'avait pas évolué.