Avant son départ, hier en milieu d'après-midi, le roi a chargé son prince héritier, Sultan ben Abdel Aziz, d'«administrer les affaires de l'Etat», dans un décret reproduit par l'agence officielle Spa. Le roi Abdallah d'Arabie Saoudite, 86 ans, s'est rendu hier aux Etats-Unis pour soigner une hernie discale mais son absence ne devrait pas avoir de conséquence immédiate pour la stabilité du Royaume, un poids lourd économique et pétrolier dans le Golfe. Avant son départ, hier en milieu d'après-midi, le roi a chargé son prince héritier, Sultan ben Abdel Aziz, d' «administrer les affaires de l'Etat», dans un décret reproduit par l'agence officielle Spa. Le prince héritier, qui irait sur ses 85 ans, a regagné tard dimanche la capitale saoudienne en provenance du Maroc, où il était en «séjour privé» depuis fin août. «Les apparitions publiques du roi et le fait qu'il se soit adressé aux Saoudiens (Ndlr, pour les rassurer sur son état de santé) prouvent que son état n'est pas grave», a estimé l'analyste politique libanais basé à Londres, Abdel Wahab Badrakhan. «Comme le cas nécessitait un traitement urgent à l'étranger, il y a des interrogations sur la pérennité du pouvoir, mais pour couper court à ces spéculations, le prince héritier est revenu du Maroc pour assumer la charge du pouvoir», a-t-il ajouté. Le Palais royal a annoncé, dimanche, que le roi Abdallah se rendrait lundi aux Etats-Unis, sur recommandation de ses médecins, pour traiter une hernie discale, compliquée par un «hématome», a expliqué le porte-parole du ministère saoudien de la Santé. Le roi est «dans un état stable et se porte bien», a assuré dimanche soir à la télévision le ministre de la Santé, Abdallah al-Rabia, en soulignant une communication «transparente» sur l'état du souverain, avec la publication de plusieurs bulletins de santé. Des images du souverain saoudien ont, par ailleurs, été diffusées à deux reprises par la télévision publique. Elles l'ont montré marchant difficilement en s'appuyant sur une canne et quittant l'hôpital en chaise roulante après les examens qui ont révélé l'apparition de l'hématome. Le prince Sultan, premier vice-premier ministre et ministre de la Défense, qui était depuis fin août au Maroc, a pour sa part été soigné pour un cancer en 2008 et 2009 aux Etats-Unis. Il a passé plus d'un an en convalescence à l'étranger. Il doit gérer les affaires du Royaume, premier producteur de pétrole de l'Opep et première économie de la région du Golfe, en l'absence du roi dont la durée de séjour aux Etats-Unis n'a pas été précisée. Demi-frère du souverain saoudien, le prince Sultan est né le 5 janvier 1931, selon sa biographie officielle, mais des experts de la famille royale pensent qu'il approcherait les 85 ans. Avant son départ pour les Etats-Unis, le roi Abdallah a signé une série de décrets, maintenant à leurs postes pour une période de quatre ans le mufti d'Arabie Saoudite, l'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, son directeur de cabinet et l'adjoint du chef du protocole royal. Cinq jours après l'annonce de sa maladie, le roi avait nommé le 17 novembre son fils, le prince Motaâb, ministre d'Etat, membre du Conseil des ministres et président de la Garde nationale, un corps paramilitaire qu'il dirigeait lui-même. Il a aussi annoncé avoir accepté la démission de son frère, le prince Badr Ben Abdel Aziz, des fonctions de vice-président de la Garde nationale. Dans une lettre publiée par SPA, le prince Badr confirme avoir demandé au souverain son départ de la Garde nationale pour «des raisons de santé». Le roi Abdallah, qui bénéficie du soutien des influentes tribus du Royaume, dirigeait depuis 1962 la Garde nationale, formée d'hommes d'origine bédouine réputés pour leur loyauté et qui protègent les lieux stratégiques, comme les installations pétrolières, ainsi que la famille royale.