Un collectif de pein-tres de Maghnia expose à Oran depuis la veille, jeudi, et jusqu'au 14 décembre prochain. Une audace artistique ou plutôt une «aventure culturelle» qui offre, au regard du visiteur, un trait d'union entre quatre peintres qui se distinguent par la différence de styles et de sujets. Des peintres de la génération des années 1980 qui se reconnaissent, dans leurs oeuvres (acrylique, gouache, pastel, sculpture, peinture à l'huile), dans un assemblage méticuleux. Le tout dans un décor collectif attrayant. Cette exposition se veut également un appel à la méditation à travers les Silhouettes de Abdelkader Mahboub, Une enfance blessée et Les paysages de Mustapha Souadji, Les figures circulaires et variations lumineuses d'Ahmed Hami-di, et Univers tourmentés de Abdelkader Arzazi, exprimés avec la pierre, les morceaux de fer et autres traits géométriques aux formes multiples. Des oeuvres ayant une touche particulière, «hu-maine», comme l'a signifié Mustapha Souadji, peintre autodidacte, connu pour son penchant pour les décors naturels dans sa peinture et qui a expliqué que son travail est centré sur le côté technique, à travers le graphisme, le grattage et autres éléments composites. «Nous poursuivons, depuis une quarantaine d'années, à partir de Maghnia, cette aventure culturelle que nous espérons féconde. Nous avons fait une quarantaine d'expositions à travers le pays (Oran, Alger, Tlemcen, Maghnia) et à l'étranger, notamment en France», a-t-il déclaré. Il a rappelé au passage que Arzazi Abdelkader a obtenu en 2005, la médaille d'or au Salon d'automne de Seau (Paris) et d'autres distinctions similaires en Hongrie, Egypte et Maroc, entre autres, qui honorent le groupe». «Maghnia, ville de l'Algérie profonde, c'est à la fois une cité et un repère, mais aussi une source d'inspiration qui a toujours donné cette dynamique culturelle à travers les paysages, la vie de tous les jours, l'espoir, le rêve, l'amitié et les heures des rencontres fraternelles», a-t-il ajouté. Maghnia continue d'offrir «les couleurs du crépuscule» comme pour soulager le regard languissant des amoureux de la culture du beau, des esquisses de l'esthétique revitalisante, a-t-il encore souligné. Une adéquation entre un espace territorial et une ouverture nationale et universelle, qui permet de saisir les traits pertinents de configurations artistiques, s'offre au public oranais, à l'initiative de la galerie d'art «Lotus» d'Oran.