L'opération est envisagée dans 51 communes en Kabylie et dans deux autres à Laghouat et Biskra. Le ministre de l'Intérieur a révélé: «Des administrateurs seront installés incessamment au niveau de 51 communes» où le scrutin n'a pas été validé. Il s'agit de 21 APC à Béjaïa et 30 au- tres à Tizi Ouzou. Dans cette région, les raisons sont connues. L'intense pression exercée sur les électeurs a facilité l'absentéisme total dans ces communes, d'une part. D'autre part, des communes se sont retrouvées sans candidats. Enfin, certains partis politiques - dont le PT - ont dénoncé le manque de vigilance de l'administration ou sa nonchalance. A Laghouat, et plus précisément à Tadjnout, un ancien DEC s'est présenté tête de liste RND et quand les citoyens ont soulevé la question du bourrage excessif des urnes, ce dernier leur a répondu froidement que leurs femmes avaient voté pour lui. Bien évidemment, il a mis le feu aux poudres en provoquant une colère inégalable. Ils ont fini par brûler les urnes faute de ne pouvoir le brûler. Un cas similaire s'est produit à Biskra. Rappelons qu'un autre cas s'est posé pour l'élection d'un député à Oran en remplacement de Abdelkader Bensalah qui avait démissionné avant sa désignation à la tête du Conseil de la nation. Une élection partielle était envisagée, mais elle n'a pas eu de suite. L'article 96 de l'ordonnance portant loi organique relative aux élections prévoit un délai de 45 jours après la prononciation de la décision de non-validité du scrutin dans ces circonscriptions. Par conséquent, une fois installés, les administrateurs prendront la décision pour les 53 APC et une circonscription pour l'APN. A partir de là le compte à rebours aura commencé. Reste l'énigme de la faisabilité de pareil scrutin. Vu la situation scabreuse en Kabylie, le dénouement nécessite un traitement de choc, fait de concessions après une longue série de privations. Mais le pouvoir a l'art de concocter le remède miraculeux pourvu que le facteur temps - facteur déterminant dans ce genre de situations - soit en sa faveur. Les électeurs apprendront de la sorte le modèle de renouvellement partiel des APC. Il s'agit d'une première. L'amendement de la loi électorale préconisé par un certain nombre de leaders de parti politique pourrait mettre plus de clarté sur cette faille. Il faut dire que la loi en vigueur reste muette sur les procédures de faisabilité d'un scrutin partiel.