L'Etat veut mettre fin à l'anarchie qui règne dans le secteur du transport urbain. Pour ce faire, une autorité en charge de ce secteur sera créée et un projet de décret sera bientôt soumis au gouvernement en vue de la concrétisation de cette mesure. C'est ce qu'a annoncé, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, la directrice du transport routier et urbain au ministère des Transports, Mme Saïda Benbouab. «Cette autorité va agir pour le compte de l'Etat et des collectivités locales. Elle est une pièce maîtresse dans le dispositif prévu pour le développement du transport urbain. Un projet de décret sera bientôt soumis au gouvernement en vue de sa création», a-t-elle déclaré. L'invitée de la Chaîne III a précisé que tous les transporteurs seront soumis à un cahier des charges qui sera élaboré par la nouvelle autorité. «Cela concerne autant les systèmes lourds tels que le tramway ou le métro que les réseaux de bus», a-t-elle précisé. Les missions de cette autorité consistent à contrôler et fixer aux exploitants les modalités techniques d'exécution des activités de transport urbain. «Elle travaillera également sur l'harmonisation de la tarification et sur la planification du développement du réseau de transport urbain. L'autorité va définir la qualité de service aux opérateurs, l'offre de transport, c'est-à-dire, les itinéraires et l'implantation des stations et des arrêts, les fréquences et les horaires de passage ainsi que la mise en place d'un système d'information à l'adresse des usagers», a-t-elle expliqué. Mme Benbouab n'a pas manqué de relever que le transport urbain collectif s'est développé dans le désordre depuis 1988. «L'ouverture de ce type de transport aux opérateurs privés a permis l'augmentation de l'offre mais n'a pas permis l'émergence de grandes entreprises mais des entités de taille artisanale», a-t-elle estimé, notant que le rythme de construction d'infrastructures d'accueil des voyageurs n'a pas suivi celui de l'augmentation du nombre d'opérateurs. Selon elle, les établissements publics de transport urbain offrent une meilleure prestation de service et une meilleure régularité que les opérateurs privés, en ce sens que des inspections inopinées et régulières sont effectuées par les directions des transports au niveau des wilayas. Elle a expliqué, dans ce sens, que quand des infractions liées à l'insalubrité des véhicules, à la non-disponibilité des tickets, à l'augmentation anarchique de la tarification ou au comportement des chauffeurs sont constatés, les autorisations d'exploitation sont immédiatement retirées aux opérateurs. Cela dit, l'invité de la radio a souligné que le gouvernement ne veut pas faire disparaître les petits transporteurs. Elle a mis, dans ce cadre, en garde ceux qui ne veulent pas s'aligner sur la même qualité de service que celle des établissements publics de transport urbain, en cas d'éventuelle disparition.