Stratégie n Le secteur de la pêche sera doté de 12 halles à marée (marchés de gros) pour contrôler le circuit de la commercialisation du poisson et mettre ainsi un terme à l'anarchie qui perturbe le prix de ce produit. Ces stations de vente seront équipées de tableaux électroniques qui affichent la traçabilité du poisson en termes de circuit de la commercialisation (le débarquement, le conditionnement, l'étiquetage, la facturation des prix…) et ce, pour maîtriser le marché des poissons qui connaît une anarchie entraînant de facto une perturbation au niveau du prix. C'est ce qu'a annoncé Toufic Rahmani, directeur général de la Chambre nationale de la pêche et de l'aquaculture (Cnpa), hier, au forum de la chaîne El-Bahdja de la radio nationale. «Les pêcheurs seront obligés de passer par ces halles à marée où le produit sera soumis au contrôle et le prix sera affiché en toute transparence», a-t-il déclaré en précisant que l'étude de la création des ces stations de vente est déjà finalisée et le projet est déjà inscrit pour le prochain plan quinquennal (2010-2014). D'après ce responsable, les choses ne s'arrêtent pas à ce niveau car «c'est toute la chaîne de commercialisation qui connaîtra une organisation afin de stabiliser, un tant soit peu, les prix des poissons». En clair, ce projet, poursuit-il, mettra un terme à «la mauvaise distribution» qui règne au niveau du marché et aidera, donc, à la maîtrise des prix. Toutefois, le prix de vente dépend, en définitive, note-t-il, de l'offre et de la demande, loi du marché libre exige. Cela dit, l'offre reste insuffisante à cause de la production limitée, néanmoins l'Etat a lancé un programme ambitieux pour développer cette filière. A ce sujet, le conférencier s'est étalé sur les différents projets lancés par le gouvernement visant la modernisation du secteur de la pêche en vue d'augmenter la capacité de production nationale qui reste insuffisante. Dans cet ordre d'idées, l'invité de la radio a rappelé les différents projets d'investissements soutenus par l'Etat afin de doter le secteur de la pêche de grands navires qui permettent de pêcher en haute mer – où se concentre la biomasse de notre stock – ainsi que les infrastructures portières susceptibles de recevoir ce genre de bateaux. En outre, souligne-t-il, l'Etat a investi dans la création des ateliers de maintenance et de réparation de matériaux de pêche qui n'existaient pas auparavant. Mieux, poursuit-il, l'Etat a mis le paquet sur un créneau très porteur au niveau mondial à savoir l'aquaculture en lançant une vingtaine de projets pour l'élevage du poisson en eau douce dont certains ont commencé à produire tel celui de Ouargla. D'autres sont au stade de finalisation à l'instar de ceux de Sétif, Saïda et Ghardaïa. l S'agissant de la production nationale actuelle, M. Rahmani a laissé entendre que celle-ci est passée de 113 000 tonnes en 2000 à 148 000 tonnes actuellement, mais demeure insuffisante vu la demande grandissante des consommateurs algériens. «Certes le ratio annuel du consommateur algérien a évolué de 3,2 kg en 2003 à 5,1kg actuellement toutefois celui-ci reste en deçà de celui décrété par l'Oms qui est fixé à 6,2 kg», rappelle-t-il. Pour se mettre à niveau avec le standard international de consommation, l'Etat prévient, indique M. Rahmani, la production de 221 000 tonnes d'ici à 2025. Pour sa part, Salem Latreche, directeur de l'Institut national de la pêche, a indiqué que des formations spécialisées ont été lancées pour accompagner la stratégie de développement du secteur de la pêche.