Les Etats-Unis proposent d'aider les jeunes entrepreneurs à réussir dans leur business. Un centre régional d'excellence sera créé dans l'un des pays du Maghreb. Probablement, au Maroc. C'est l'une des informations capitales qui ont circulé hier à Alger parmi les participants à la conférence sur l'entrepreneuriat Etats-Unis-Maghreb. Le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, a exprimé le soutien de l'Algérie à cette initiative. Mais il est probable que le centre soit installé au Maroc. Les Etats-Unis ont dépêché le Secrétaire d'Etat adjoint à l'Economie, à l'Energie et aux Relations commerciales, José W. Fernandez pour expliquer cette initiative devant des hommes d'affaires d'Algérie, du Maroc, de Libye, de Tunisie et de Mauritanie. Une deuxième rencontre de ce genre aura lieu l'année prochaine au Maroc. Selon ce responsable, qui a organisé un point de presse, l'initiative vise à développer l'entrepreneuriat des jeunes dans cette région. Il a affirmé que ce but est conforme à la composition de la population maghrébine qui est constituée, dans sa majorité, de jeunes. Plusieurs patrons algériens, présents à la conférence, ont souligné que le pays dispose déjà d'outils pour ce genre d'actions citant l'action de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes. D'autres voient dans cette initiative une manière pour les Etats-Unis de préparer l'élite du futur. Toute l'action supportée par la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, cible les jeunes entre 18 et 35 ans. De l'argent est aussi mis dans la cagnotte. Il s'agit de 7,4 millions de dollars pour toute la démarche de partenariat. Mais ce montant n'est pas exclusif puisque d'autres financements sont possibles à travers des fondations, nombreuses aux Etats-Unis ou encore par des dons privés ou gouvernementaux. D'ailleurs, c'est la fondation Aspen qui va gérer le projet au quotidien sans écarter l'objectif de préparer le terrain aux entreprises américaines désirant s'installer dans le pays. Le ministre Benmeradi estime que la concrétisation de cette initiative permettra d'assurer un meilleur accompagnement des jeunes porteurs de projet dans l'espace maghrébin. Selon le secrétaire d'Etat adjoint, José W.Fernandez, la conférence a pour principal objectif de créer des réseaux de sociétés qui mettent en oeuvre les idées d'entrepreneuriat dans la région. Deux filles ayant été parrainées par des Américains ont exposé leur expérience ayant abouti à la création d'une société de publicité et de médias. Pour aboutir à son objectif, le secrétaire d'Etat adjoint explique: «Nous allons travailler ensemble pour la création d'abord, de centres d'excellence pour partager les meilleures pratiques d'entrepreneuriat en vue d'accompagner les jeunes entrepreneurs de la région en matière de management et de financement.» Il indique que les Etats-Unis «ne cherchent pas à imposer leur point de vue au Maghreb à travers cette initiative.» Le partenariat nord-africain pour les opportunités économiques sera géré par un organisme indépendant qui travaillera avec chacun des pays du Maghreb pour créer des conseils consultatifs locaux et une régie régionale de conseillers composée de représentants des Etats-Unis, de la diaspora maghrébine aux Etats-Unis et de chefs d'entreprises du Maghreb, a-t-il dit. Il plaide en faveur de la facilitation d'obtention des visas sans lesquels les flux humains entre les deux zones ne seront pas possibles. Même si aucune préférence n'est clairement affichée, une certaine faveur devrait être accordée au parrainage de start-ups dans les nouvelles technologies pour les jeunes entrepreneurs. Soutenir la science, les mathématiques et la formation dans la technologie sont d'autres objectifs des Américains. 20.000 jeunes Maghrébins seront ainsi formés. Le ministre Benmeradi a précisé que cette initiative pourrait constituer un élément de complémentarité avec les mécanismes proposés par le gouvernement algérien en matière d'accompagnement des jeunes investisseurs. C'est pour cette raison qu'il a exprimé son encouragement à cette initiative lancée à l'occasion du sommet ayant réuni en juin 2010 le président américain, Barack Obama, et plus de 250 entrepreneurs provenant de 50 pays musulmans dont l'Algérie. Chose à laquelle le président de l'US Algeria Business Council, Smaïl Chikhoune, a contribué tout comme à l'organisation de la rencontre d'Alger qui se poursuivra aujourd'hui. Le responsable américain aura à s'entretenir de la politique globale des Etats-Unis vis-à-vis de l'Algérie lors de rencontres avec des officiels dont le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui le recevra aujourd'hui. Il a aussi des rendez-vous avec le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci ainsi que des responsables des Douanes et du ministère du Commerce.