Le village d'Imezgharen dans la commune de Frikat, à quelques 50 kilomètres au sud de la wilaya de Tizi Ouzou, connaît, ces derniers temps, une ambiance peu ordinaire. En effet, depuis la protestation de deux jours les 29 et 30 août 2010 où le siège de l'APC, la route et le parc communal ont été paralysés et qui a sorti de l'ombre le village, ce dernier est en mouvement. Les travaux pour l'alimentation du village en eau potable sont en cours de réalisation et son alimentation en gaz naturel est promise par les autorités locales pour 2011. L'eau et le gaz de ville étaient les revendications principales des villageois lors de la protestation. Pour parer donc aux défaillances des autorités locales, les villageois ont décidé de s'organiser et de contribuer à la gestion de la cité. Dans le but d'accompagner ce mouvement, les habitants du villages ont renouvelé le comité de village en élisant la délégation qui a mené le mouvement de protestation et les négociations avec les représentants de l'administration. Le président du comité s'est engagé lors de l'assemblée générale élective de ne travailler que dans l'intérêt général. Demain, les villageois tiendront une assemblée générale pour passer en revue plusieurs sujets qui marquent leur actualité. Le nouveau projet de règlement intérieur qui régira les relations entre les membres de ce village est en cours d'élaboration. Les villageois ont, par ailleurs, établi les priorités et les objectifs à atteindre à moyen terme. Il s'agit de la construction des abribus pour les écoliers qui s'exposent, actuellement chaque matin, au soleil brûlant de l'été et aux pluies glaciales de l'hiver, dans l'attente du bus de transport scolaire. La deuxième priorité consiste en la dotation du village de l'éclairage public et de l'assainissement qui font défaut. Le bitumage des routes et le désenclavement des deux parties d'Imezgharen par la construction de nouvelles routes sont une autre priorité pour le nouveau comité de village. Ce comité s'attelle, en outre, à un autre chantier très important qu'est la réhabilitation d'une tradition ancestrale. Il s'agit des travaux de volontariat pour le bien du village. Parallèlement à cela, des jeunes ont décidé de renouveler le bureau de l'association culturelle «Tadukli Imezgharen» gelée depuis plusieurs mois.