Après des années de sacrifices et de risques encourus, les gardes communaux viennent de gagner la reconnaissance et la gratitude de l'Etat pour les services rendus. Statut ambigu, avenir incertain, les éléments de la Garde communale qui s'inquiétaient sur leur sort, commencent à voir les nuages se dissiper. Après des années de sacrifices et des risques encourus, les gardes communaux viennent de gagner la reconnaissance et la gratitude de l'Etat pour les services rendus. Comme première étape, il a été décidé que les deux tiers de l'effectif de «ce corps» vont intégrer l'Armée nationale populaire, a dévoilé le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Daho Ould Kablia. «Le ministère de la Défense nationale a décidé de ne garder qu'environ les deux tiers des effectifs de la Garde communale», a précisé M.Ould Kablia, jeudi à Alger, en marge de la cérémonie de sortie de la 12e promotion des agents femmes de l'ordre public à l'Ecole de police de Aïn Benian. Ainsi, plus de 60% de l'effectif seront retenus dans les rangs de l'ANP, suite à la décision prise par le ministère de la Défense nationale. Le ministre a expliqué que le MDN a opéré son choix selon quelques critères et suivant les aptitudes des uns et des autres afin qu'ils puissent poursuivre leur mission dans les rangs de l'armée. «Ce choix est fait en fonction des personnes qui présentent plus d'aptitudes à continuer à servir dans les rangs de l'ANP», a-t-il précisé. Expliquant les raisons d'une telle décision, le ministre précise que l'orientation des agents de la Garde communale vers l'institution militaire est motivée par le fait que ces agents ont mené, sous la conduite des responsables de l'armée, plusieurs opérations sécuritaires sur le territoire national. «L'ANP avait utilisé l'ensemble du corps de la Garde communale dans toutes les opérations sécuritaires qu'elle avait menées sur l'ensemble du territoire national dans le cadre du redéploiement». Cela sous-entend que les éléments appelés à incorporer les rangs de l'armée seront sélectionnés sur la base des critères arrêtés par l'ANP. C'est ce qui explique le fait que cette décision ne concerne pas l'ensemble de l'effectif. L'âge et l'état de santé des agents seraient, certainement, parmi les critères sur la base desquels le MDN opérera la sélection. Pour la simple raison que la partie du tiers de l'effectif restante est déjà touchée par la retraite, une autre sera envoyée en congé de maladie de longue durée. Pour les gardes communaux restants, quelques-uns seront déployés au sein de la police communale, alors que d'autres vont être utilisés pour assurer des tâches pour lesquelles ils ont été préparés. Autrement dit, outre ceux concernés par la retraite, le congé maladie de longue durée et l'intégration au niveau de la police communale, le reste des gardes communaux «seront affectés à des tâches pour lesquelles ils ont été préparés comme la surveillance, la sécurité au niveau de certains corps qui en ont fait la demande, tels que les forestiers et les entreprises de surveillance», a expliqué M.Ould Kablia. A ce titre, le ministre a fait savoir que des cycles de formation et de recyclage seront organisés pour ces gardes communaux afin de rejoindre les services de police communale. Il a avancé que cette opération concernera une première tranche de 3300 éléments et qui sera suivie par une dizaine de milliers d'autres. Ce qui reste ambigu est bien le chiffre exact des gardes communaux. Combien sont-ils? 60.000? 100.000? 200.000? Le ministre ne précise pas et le chiffre exact on ne le connaît toujours pas. Rappelons que la création de ce corps de sécurité, a savoir les gardes communaux a été décidée au milieu des années 90, au même titre d'ailleurs, que les GLD (groupes de légitime défense), connus sous l'appellation de Patriotes, lesquels ne connaissent toujours pas leur sort. Ces éléments ont été armés à cette époque dans le but de venir en aide aux forces de sécurité dans la lutte contre le terrorisme. Dans un autre registre, le ministre est revenu sur la question de la restitution des armes aux citoyens en en ayant fait la demande pour participer à la lutte contre le terrorisme. A ce sujet, M.Ould Kablia répond par «une éventualité qui a été examinée et sur laquelle il y a une possibilité de décision positive». A cette déclaration, le ministre modère ses propos et affirme: «Cette décision sera, en tout état de cause, examinée et décidée en fonction de la situation sécuritaire», a-t-il souligné relevant l'existence de quelques zones où «le terrorisme continue à sévir», a-t-il dit dans son propos conclusif.