Les partisans de Abdelmadjid Menasra, tout en apportant leur soutien au président-candidat, ont décidé de faire cavalier seul. Le linge sale se lave désormais en public. Rien ne va plus entre les deux ailes du MSP. La crise interne éclate au grand jour. Les opposants à Bouguerra Soltani veulent imposer leur vision et leur soutien au candidat-président Abdelaziz Bouteflika. Pour ce faire, les partisans de Menasra ont ouvert leur propre permanence de soutien. Lors de l'ouverture des bureaux de permanence de wilaya d'Oran par les pro-Menasra, les partisans de Bouguerra Soltani n'ont pas été invités contrairement aux représentants du FLN et du RND. La crise est profonde. Par ce geste, les partisans de Menasra confirment la remise en cause de l'élection de Bouguerra Soltani à la tête du parti. «Nous allons sillonner tout le territoire d'Oran pour faire campagne au profit de candidat Bouteflika, mais sans eux» allusion aux fidèles de Soltani, a révélé un membre influent du groupe de Menasra. Ainsi, la formation de Soltani se retrouve, par la force des choses, amputée de plusieurs cadres formant, selon les plus avertis, le fer de lance des grandes mobilisations. Les partisans du changement viennent de crever l'abcès en décidant de battre le pavé sous la houlette de Menasra. Ils remettent même en cause le bureau de wilaya acquis à Bouguerra Soltani et même la hiérarchie nationale du parti. De ce fait, le sort du MSP vient d'être scellé à Oran. Les partisans de Menasra n'ont pas dissimulé leur velléité d'en découdre, vaille que vaille, avec Soltani et ses partisans. La dissension est totale. Les grosses pointures dont regorge le MSP à Oran ont rallié le camp de Menasra. Il s'agit, entre autres, des députés Amine Allouche, connu pour être une force de mobilisation, Brahim Khaouadja, introduit dans le monde des affaires et enfin Labiod Rachida, élue locale et membre active du mouvement féminin. Les deux premiers sont membres du groupe parlementaire du MSP. Dans sa dernière déclaration à L'Expression, Abdelmadjid Menasra avait annoncé la couleur. «Nous serons présents dans la permanence nationale et nous allons coordonner avec Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du président-candidat Bouteflika. Et nous serons représentés par Chenine Slimane», avait-il révélé. Ainsi, Abdelmadjid Menasra et son clan se mettent, pleinement, dans la présidentielle 2009 sans porter allégeance à leurs camarades de la même formation, le MSP. Une campagne parallèle à celle que mènera le clan de Soltani. D'ailleurs, les partisans de Menasra vont tenir une réunion aujourd'hui à Alger pour arrêter leur programme de campagne électorale. La même dissidence semble contaminer le FLN. La guerre de leadership bat son plein. A l'occasion de l'élection présidentielle, le colonel Abid, député FLN, veut revenir à la charge. Il a décidé d'ouvrir sa propre permanence au niveau de la commune de Bir El Djir. Une attitude décriée par Hassan Tayeb, sénateur d'Oran qui soutient que «le colonel Abid est en train de squatter la mouhafadha et les kasmas» et de révéler que la restructuration du FLN aura lieu juste après le scrutin du 9 avril. Dans cette cacophonie et guerre de leadership, le RND se présente en rangs unis.