Il n'y a pas que les opérateurs locaux qui assurent le transport sanitaire. Les étrangers s'engouffrent dans la brèche. Le transport sanitaire est gangrené par le secteur informel. Sans signer des conventions avec la tutelle et la Cnas, encore moins avec les transporteurs nationaux, des sociétés étrangères disposent de leurs propres ambulances. Ayant trouvé un marché libre, elles ont tout raflé ou presque. La Fédération nationale de la section transport sanitaire et ambulance (Fnstsa) se bat alors pour conserver ses parts de marché. Elle organisera son assemblée générale, jeudi à l'hôtel El Aurassi, pour faire valoir ses revendications. C'est ce qu'a déclaré, hier, à L'Expression, Benzahia Lakhdar, vice-président de la Ftsp, joint par téléphone. Que réclame au juste cette section? De prime abord, notre interlocuteur évoque la tarification avec laquelle travaille l'ensemble des ambulanciers. «En 1997, on nous payait 12 DA le kilomètre. Dix ans après, en 2007, aucune amélioration significative n'est enregistrée», a indiqué M.Benzahia. Plus explicite, il affirme qu' «une fois le malade admis pour être hospitalisé, on ne nous paie pas le retour». Ça sera l'un des points importants qu'aborderont, jeudi, l'ensemble des intervenants. Le kilomètre roulé, avait estimé Bouabbas Mohamed Nadir, président de cette fédération, doit être payé à 41 DA. Aussi, la tutelle et la Cnas sont interpellées pour solutionner le problème ainsi posé et rassurer ces transporteurs exerçant dans le flou. «Notre activité principale, c'est l'assistance médicalisée», avait-il rappelé. Le paiement de la TVA est considéré par le vice-président de la Fnstsa, comme un «abus». «Nous ne sommes pas une usine qui produit. On assure des prestations purement médicales. A quoi sert donc de nous faire payer la TVA?», s'est-il interrogé. Depuis janvier 2010, dit-il, plusieurs écrits ont été adressés au ministre des Finances. Des doléances qui demeurent sans réponse, regrette M.Benzahia. La rencontre de jeudi se veut également un message à tous les départements concernés, «pour moderniser le secteur». Un autre problème rencontré par les ambulanciers privés, consiste en les journées de week-end et les jours fériés, pendant lesquelles le transport sanitaire privé ne connaît pas de répit. «On demande une majoration tarifaire de 25% durant ces périodes», souligne le représentant de la Fntsa. Pourtant névralgique, ce secteur se trouve dans une situation embarrassante. Soumis aux tarifs référentiels de la Cnas, 320 opérateurs nationaux sont loin d'être satisfaits. Ils l'ont d'ailleurs fait savoir au ministère de la Santé et à celui du Travail. Le transport en VSL (véhicule sanitaire léger), constitue également la pomme de discorde entre les opérateurs et le département de la santé. «On nous impose un infirmier», se plaint M.Benzahia. Par ailleurs, il convient de préciser que l'apport de cette profession n'est pas des moindres, puisque assez souvent, des ambulanciers ou chauffeurs de VSL assurent le transport des patients devant effectuer des séances de dialyse ou de chimiothérapie.