Les accidents peuvent survenir à la maison, sur la route ou au travail, alors que les soins font défaut. Les accidents domestiques, de travail et de circulation, causant des décès, des handicaps, des lésions et des séquelles ont tendance à prendre des courbes croissantes ces dernières années. C'est ce qu'a indiqué le président de la Société algérienne de chirurgie orthopédique, le Pr. Salah Khaznadar ajoutant, que «malgré les moyens financiers mis au profit du secteur de la santé, la chaîne de soins d'urgence est quelque peu cassée, faute de coordination et d'organisation, notamment dans les régions de l'intérieur du pays». Selon le président de ladite société, le 17e congrès vient à point nommé pour débattre des lacunes qui caractérisent cette spécialité et cela pour se concerter aux fins de mettre en place les procédures nécessaires à une meilleure gestion de la spécialité, notamment les premiers soins d'urgence. «Il faut que le malade soit évacué dans les délais», a affirmé le Pr Salah Khaznadar. Plusieurs signes favorables plaident pour la vision envisagée par le président de la Société algérienne de chirurgie orthopédique, compte tenu des moyens financiers consacrés par les pouvoirs publics à la santé et le nombre croissant des praticiens. «Ce sont 1200 médecins orthopédistes qui exercent cette spécialité à l'échelle nationale», a indiqué le Pr Khaznadar. Pour sa part, le Pr Senhadji, spécialiste dans la chirurgie orthopédique, le secteur de la santé, que ce soit à Oran ou ailleurs, continue à souffrir du manque flagrant de moyens humains, en particulier les praticiens orthopédistes. Et ce dernier d'avancer, chiffres à l'appui, que «la couverture orthopédique est assurée par un seul médecin pour 380 cas». Le flux des personnes victimes des accidents nécessite une réelle réflexion et des mesures à la hauteur des besoins, le but étant de revoir à la hausse le nombre des orthopédistes et l'amélioration de l'offre de services. A Oran, le nombre des orthopédistes qui assurent tant bien que mal leur mission, ne dépasse pas 124 médecins. «La moitié de ces derniers exercent parallèlement dans le secteur privé, à savoir les cliniques privées», indique-ton. Les intervenants dans les différentes communications ont été unanimes à dire que les registres de leurs différentes interventions sont dominés par les accidents. Le bilan, qui n'est pas exhaustif, est tout au moins critique. «39% des personnes qui ont été secourues par les urgences médicales et chirurgicales, ont été victimes des accidents domestiques, de travail et de circulation», indique-t-on. De par ces bilans en croissance permanente et au vu de la gravité des maladies orthopédiques, la chirurgie orthopédique revêt, ces derniers temps, un intérêt et une attention particulière. A cet effet, la Société algérienne de la chirurgie orthopédique s'attelle à organiser, l'année prochaine, les Assises nationales de l'orthopédie. Le but est de mettre le point sur la spécialité et les soins d'urgence, a déclaré le Pr Khaznadar, ajoutant que la wilaya d'Oran abritera la rencontre. Dans son allocution d'ouverture des travaux du congrès, le président de la Société considérée a été explicite en incitant ses confrères à mieux se préparer. «Nous devons nous organiser pour rentabiliser cette conjoncture favorable pour le bien-être des populations», a-t-il affirmé. Sur un autre plan, le 17e Congrès de la chirurgie orthopédique, clôturé hier à Oran, a été une occasion pour rendre hommage à un pilier fondamental de la chirurgie orthopédique, le Pr Saâd El Hassar. Ce dernier, qui a exercé en France, a rempli ses missions en tant que docteur en médecine de la faculté de Lille puis chef de clinique à Lille et à Tours dans le service du Pr De Castaing. Il rentre en Algérie en 1975. En 1977, il localise ses activités dans la clinique Hamou-Boutlelis. Il a exercé pendant huit ans dans un service d'une capacité de 19 lits. Le Pr El Hassar a été le premier médecin à avoir mis en place le résidanat en chirurgie orthopédique et cela, tout en assurant l'enseignement tel qu'exigé académiquement. En 1985, il réussit à mettre en place le premier service de chirurgie orthopédique de l'ouest algérien.