Les instances judiciaires de la wilaya d'Oran sont en étude de quelque 250 dossiers relevant, avec force de détails, les transgressions perpétrées sur les exploitations agricoles relevant de l'Etat et dont avaient été bénéficiaires des dizaines d'agriculteurs. Les services agricoles locaux sont prêts à mettre en branle toute la machine judiciaire, devant trancher chaque cas de violation du code agricole tandis que les fellahs, qui sont pointés du doigt, sont passibles de lourdes sanctions. Les «délits» commis sur les terres agricoles sont nombreux à énumérer. L'urbanisation et la «bétonisation» ainsi que la vente, par voie de concession, des terres agricoles en question se taillent la part du lion des reproches formulés par les services en charge de veiller sur la vocation des terres attribuées. Force est de constater que de somptueuses villas ont été érigées sur des terres fertiles tandis que de grands lopins de terre ont été carrément abandonnés par leurs bénéficiaires dans les communes de Bir El Djir, Es Senia, Aïn El Turck. Dans ce chapitre bien précis, 10 cas passés devant les tribunaux, sont sur le point de connaître un épilogue heureux et cela après que les instances judiciaires aient reçu des preuves irréfutables sur des dépassements dont les dégâts sont, à la fois, irréparables et irréversibles. En application de la politique agricole arrêtée pour le secteur, les services agricoles d'Oran sont prêts à mettre les bouchées doubles pour récupérer initiale les terres agricoles détournées de leur vocation et les octroyer aux véritables exploitants. Moult embûches entravent cette mission délicate. La gestion du foncier agricole dépendant des services agricoles, qui veut être lucide, peut, dans les prochains jours, être souple et ce, à la faveur de la mise en place d'une nouvelle direction de l'Office national du foncier agricole, géré par une administration autonome. L'office, tel que prévu, aura des missions de suivi des terres agricoles octroyées et des agriculteurs sans pour autant avoir recours à la justice. Cela dit, l'office en question sera doté de larges prérogatives dont la prise des décisions dans les délais rapides. Ce besoin se fait de plus en plus sentir après que les services agricoles aient enregistré de nombreuses demandes d'exploitation et de gestion des terres agricoles. «Plus de 2000 demandes ont été déposées auprès des services concernés de la wilaya d'Oran», apprend-on. Selon les mêmes sources, le fellah, une fois régularisé, peut se rapprocher des services financiers, principalement les banques, et bénéficier des crédits agricoles. L'acte de gestion, par voie de concession, est plus qu'important étant donné que des opérations agricoles d'envergure suivront, en l'occurrence, la budgétisation remboursable, via des crédits bancaires importants, de toute opération agricole dont l'intérêt est national. Pourquoi donc toute cette panoplie de mesures? Les crédits octroyés en ce sens, sont, jusque-là, infimes. Pas plus de 22 dossiers ont été formulés depuis la promulgation des textes accompagnant les fellahs dans leurs démarches administratives et bancaires. Selon les responsables de la question, la stratégie de l'Etat, visant la renaissance du secteur de l'agriculture, est venue à point nommé en accordant plusieurs facilités dont l'accès au crédit. Mais, l'acte de propriété pose, à plus d'un titre, un sérieux problème.